Pierre Liscia, un Corse élu dans le 18ème à Paris
Pierre Liscia est élu d’opposition dans le 18ème arrondissement de la capitale. Originaire de Ghisoni en Haute-Corse, il mène ses actions en politique avec des valeurs corses qui le caractérisent. C’est sur l’île qu’il vient régulièrement se ressourcer et retrouver ses attaches familiale pour pouvoir mener avec enthousiasme ses combats politiques à Paris. Il nous raconte son parcours sur Pari(s) sur la Corse.
Pouvez-vous vous présenter ?
J’ai 28 ans et je suis né à Bastia. Originaire de Ghisoni, en Haute-Corse, où je vais encore très régulièrement et où j’ai mes attaches familiales. Je suis élu d’opposition dans le 18e arrondissement de Paris depuis 2014. Habitant des quartiers que l’on dit « populaires » de La Chapelle Goutte d’Or, où j’ai à cœur d’essayer de porter la voix de ceux que l’on écoute plus, les Parisiens de ces quartiers qui sont excédés par leurs conditions de vie quotidienne et qui n’aspirent qu’à une chose, vivre en toute sérénité et en toute tranquillité, comme n’importe quel autre Parisien.
La Corse c’est…
La Corse, c’est ma bulle d’oxygène. Là où je peux vraiment me ressourcer et me retrouver. Le village, ce sont mes racines. C’est aussi l’héritage que m’ont laissé mes grands-parents, avec qui j’étais très proche et que j’ai perdu tout récemment. Ils sont enterrés là-bas. Pour moi, comme pour n’importe quel Corse, mon village est le plus beau de Corse. J’ai beaucoup voyagé, mais le seul endroit où je me sens vraiment bien, c’est là-bas. Mon village n’est pas à flanc de montagne, ni proche de la mer. Il est assez isolé dans les montagnes. J’aime la fraicheur du torrent l’été, les odeurs des forêts de pin et celles du maquis. J’aime emprunter les chemins de bergers que seuls les Ghisonais connaissent. J’aime me retrouver seul en montagne, loin de l’effervescence de la cote et de ses touristes.
Dans un tiroir de mon bureau à Paris, j’ai toujours un bouquet d’immortelles
Je les avais cueillies près d’une bergerie où j’aime aller marcher. Il m’arrive parfois de fermer les yeux et d’en respirer une grande bouffer pour en sentir les parfums du maquis. J’ai une bougie Casa Nera qui embaume également mon bureau. J’ai aussi quelques galets du Fium Orbu qui sont sur mon bureau, et j’ai accroché sur les murs qui m’entourent des toiles de ma grand-mère qui a passé sa vie à peindre le village. Le soir, quand mes collègues sont partis, je termine ma journée de travail au son des chants corses. Pour résumé, j’ai le village dans le sang et il m’accompagne au quotidien.
Pourquoi vous êtes-vous engagé en politique ?
Je n’ai jamais vraiment su pourquoi j’ai opté pour la politique. D’autant que dans ma famille, personne n’est engagé ni ne s’y intéresse. Ce sont des artistes. Je m’y suis intéressé assez jeune, vers 12-13 ans, puis j’ai décidé de m’engager à 18 ans à l’UMP dans mon arrondissement. Au début, c’était une simple curiosité, une envie d’aller plus loin qu’un simple intérêt. Et puis la politique vous prend aux tripes et elle devient une vraie passion qui vous prend tout votre temps et vous fait faire des sacrifices sur votre vie perso, familiale, sociale.
La satisfaction de faire bouger les choses
Mais au final, on apprend beaucoup, c’est très formateur. Et surtout, on a la satisfaction de se dire qu’on ne se contente pas de rester assis à ne rien faire mais qu’on essaye de faire bouger les choses, même si c’est à un petit niveau. La politique selon moi, c’est un révélateur de la nature humaine : on y trouve le meilleur, le plus beau, le plus extraordinaire, comme le pire, le plus médiocre et le plus décevant.
Quel est votre parcours ?
Après un bac général, j’ai obtenu une licence en relations internationales. Puis je me suis inscrit dans une université londonienne pour y passer un master en Sécurité Internationale, et une fois mon master britannique en poche, je suis revenu à Paris pour faire un master en études européennes. J’ai commencé à travailler dans une grande entreprise de presse, où j’étais chargé de veille médias internationaux. J’y ai travaillé un an et demi, avec des horaires de nuit où je commençais à 4h30 du matin. En parallèle de ce travail je me suis engagé dans la campagne des municipales à Paris, dans le staff de NKM et au niveau local dans mon arrondissement. Quelques semaines après mon élection, j’ai rencontré Valérie Pécresse, alors député et future candidate de la droite aux élections régionales, qui m’a proposé de rejoindre son équipe de campagne, ce que j’ai immédiatement accepté. Un peu par hasard, j’en suis venu à m’occuper de toute sa communication web et réseaux sociaux, bien que ce ne soit pas ma formation initiale, et je me suis spécialisé dans ce domaine par la force des choses.
Nous sommes portés par nos convictions et notre enthousiasme
En 2017, j’ai été candidat suppléant aux élections législatives dans la 17e circonscription de Paris (Goutte d’Or, Barbès, Château-Rouge, Chapelle, Flandres, Stalingrad). La campagne s’est déroulée dans un contexte politique national très difficile dans l’un des secteurs les moins favorables pour la droite. Au début de l’été, j’ai appelé Florence Portelli que je connaissais bien, pour lui dire que si elle décidait de se lancer dans la course à la présidence des Républicains, je serai son premier soutien et elle pouvait compter sur moi pour l’accompagner : « Si tu y vas je te suis ». Je me suis occupé de toute sa communication web et presse, et elle m’a désigné porte-parole de sa campagne. C’était une campagne low-cost, avec une équipe très resserrée, mais nous étions portés par nos convictions et notre enthousiasme
Je veux être le porte-voix des oubliés d’Hidalgo
Etant élu d’opposition, je n’ai pas de mission ou de délégation. L’avantage, c’est que je peux intervenir sur tous les sujets et tous les domaines. Mais étant le seul élu d’opposition à habiter l’Est de l’arrondissement, je me concentre sur les sujets qui intéresse ses quartiers là : l’insalubrité, l’insécurité, la question migratoire, le soutien aux commerces et aux riverains dont je fais partie et qui vivent des situations qui seraient bien souvent inacceptables et intolérable dans la plupart des autres quartiers de Paris.
Je rêve d’organiser un festival Corse dans le 18ème
On sait que de nombreux établissements du quartier de Pigalle étaient tenus par des Corses. Aujourd’hui c’est un peu différent, les Corses de Paris sont assez bien répartis dans la capitale. L’un des établissements Corse de Paris les plus connus était Le Lamarck, près du Sacré-Cœur à Montmartre, dont le patron François Grimaldi est un excellent chanteur et musicien. Il a vendu au mois de juin dernier pour prendre sa retraite dans son village, à Loreto-di-Casinca. Je rêverai d’organiser un festival corse dans le 18e, je trouve que la butte Montmartre s’y prête. C’est un petit village au cœur de la capitale, avec une très forte identité. J’espère bien que Pari(s) sur la Corse m’aidera !
A quel parti politique êtes-vous attaché ?
Je suis de droite. J’ai commencé à l’UMP avant d’être LR. C’est compliqué de faire une liste exhaustive des raisons qui m’ont poussées à m’engager à droite. Je crois tout simplement que j’en partage les valeurs : la liberté, l’attachement au mérite et au travail, la solidarité, le progrès. Quand je vois ce que la gauche a fait de certains quartiers de Paris et de certaines villes d’Ile-de-France, je me dis que face à l’approche très idéologique de la gauche, je préfère largement le pragmatisme de la droite. Mais ça, c’est une question de point de vue.
Il y a t-il d’autres corses dans les mairies parisiennes ?
Les Corses ont été très présents dans la vie politique parisienne pendant les années Chirac puis Tiberi. Roger Romani, ancien ministre de Jacques Chirac et élu du 5e arrondissement est d’ailleurs de Ghisoni. Je le connais bien et s’il a quitté la vie politique, il m’arrive encore de le croiser dans certaines de nos réunions. Il était très proche de mes grands-parents. Dominique Tiberi, le fils de Jean, est élu dans le 5e arrondissement, Alexandre Vesperini est le benjamin du Conseil de Paris, élu dans le 6e. Jean-Jacques Giannesini, que j’apprécie beaucoup et dont je suis proche, est le chef historique de la droite républicaine dans le 19e arrondissement, voisin du mien. Philippe Goujon, le Maire du 15e, est de Monticellu par sa femme. Il y a aussi les sénateurs centristes Yves Pozzo-di-Borgo et Philippe Dominati. L’entraide et la solidarité chez ces élus existent, même si elle est tacite.
La valeur Corse que vous aimeriez voir appliquée par la Maire de Paris ?
Le respect. Je suis très attaché au respect. En Corse, on respecte les hommes, et on respecte sa terre. Bien que la Corse soit l’une des régions de France métropolitaine les moins favorisées économiquement parlant, elle est bien loin de connaître les problèmes sociaux que connaissent certains de nos quartiers et banlieues sur le continent. La force de nos valeurs, notre identité, le respect dû aux hommes et à sa terre permet d’autoréguler les relations sociales. A Paris, il nous manque une sacrée dose de respect. Tous les jours, nous sommes témoins d’une multitude d’incivilités : celui qui fraude dans les transports, qui jette ses détritus par terre, qui squatte un hall d’immeuble, celui qui vous bouscule sans se retourner, celui qui ne cède pas son siège à une personne âgée ou une femme enceinte, etc.
J’aimerais que les Parisiens soient plus respectueux les uns envers les autres
Nous sommes une des métropoles les plus denses du monde. Nous ne pouvons pas vivre en silo, sans un minimum de respect des règles de vie en communauté, sans respecter les hommes et les femmes qui vivent avec nous, sans respecter notre environnement au quotidien et être attaché à sa préservation comme un Corse respecte son environnement car il est attaché viscéralement à sa terre.
Accompagner les parisiens à faire évoluer leurs comportements
Plus respectueuse de son environnement : quand elle mène, comme elle le fait, une politique écologique dogmatique et idéologue, basée sur des effets de communication, quand elle applique aveuglément une écologie punitive qui sanctionne les Parisiens et surtout les Franciliens au lieu de les inciter à changer leurs comportements. Quand elle ferme les voies sur berge de façon brutale et unilatérale, sans concertation ni avec les Parisiens ni avec les communes voisines, elle ne réduit pas la pollution, elle la déplace vers la périphérie. C’est irrespectueux quand sa politique transports basée sur la chasse aux automobilistes crée des embouteillages monstre aux portes de Paris et dans Paris et fait suffoquer les Parisiens sous une chape de pollution atmosphérique. C’est irrespectueux quand elle annonce brutalement et sans concertation avec les riverains l’ouverture d’une salle de shoot comme à la Gare du Nord, ou d’un camp de migrants comme à la Porte de La Chapelle, sans entendre la détresse des habitants qui font déjà face à de nombreux problèmes qui ne sont pas résolus. Quand elle annonce sur toutes les télévisions que Paris est une ville accueillante avec les migrants, mais qu’elle les laisse dormir dans la rue parce qu’elle n’est en réalité pas capable de faire face à l’afflux, c’est de la fausse solidarité, une « hospitalité » de façade. C’est irrespectueux pour ces pauvres gens qu’elle jette dans les bras de passeurs sans scrupules et qui risquent la mort en traversant la mer, c’est irrespectueux pour les riverains parisiens qu’elle laisse démunis face à des situations de détresse extrême, c’est irrespectueux pour les Maires d’arrondissements qu’elle met devant le fait accompli et qui découvrent sans être avertis qu’ils se voient réquisitionner des gymnases, privant les écoles d’activité sportives.
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