la Corse qui bouge et entreprend

LULÌSHOP

Partir de la Corse pour mieux y revenir. C’est la décision de nombreux jeunes qui vont s’enrichir d’expériences sur le continent et à l’étranger. C’est l’occasion pour eux de prendre de la distance par rapport à leur terre natale. Une prise de recul utile qui leur permet de mieux se rendre compte du potentiel de la Corse. Le digital leur offre aujourd’hui l’opportunité d’y revenir. Car tout simplement la Corse c’est chez eux. Un lien profond qui ne les quitte pas et un souhait commun de pouvoir contribuer à son développement. Laura Ferrandini et Laura-Maria Sargentini sont les créatrices de LULÌSHOP. Parties vivre des années londoniennes pour l’une et italiennes pour l’autre, elles se sont retrouvées en Corse pour développer une Marketplace dédiée à la création insulaire. Une plateforme digitale attractive tournée vers l’international où l’on retrouve une offre lifestyle de produits imaginés ou fabriqués en Corse par des passionnés. LULÌSHOP est l’idée de deux amies d’enfance qui partagent la même passion : leur île. Rencontre sur Pari(s) sur la Corse.

lolaPouvez-vous vous présenter ?   
Laura : Je m’appelle Laura, j’ai 27 ans et suis cortenaise. Je suis rentrée en Corse il y a maintenant 8 mois après quelques années londoniennes.
Laura-Maria: J’ai 26 ans, traloncaise. J’ai vécu en Italie pendant 6 ans et je suis rentrée en Corse il y a presque 2 mois.

La Corse c’est…
Un lien presque viscéral et profond. Nous y sommes très attachées, c’est tout simplement chez nous. Nous aimerions pouvoir contribuer à notre petite échelle à son développement.

Quels sont vos parcours ?
Laura : Après avoir obtenu mon bac à Corte je suis partie à Aix-en-Provence. J’y ai intégré une prépa pour préparer les concours d’entrée dans les IEP. Je suis entrée à Sciences Po Aix l’année suivante et pendant mon cursus j’ai effectué un Erasmus en Angleterre. J’ai tellement aimé le pays que j’y suis repartie pour terminer ma formation, et j’y suis restée 3 ans.
LM: J’ai obtenu mon bac à Corte. J’ai étudié à l’Università di Corsica où j’ai obtenu ma licence en Economie et Gestion des Entreprises. Durant la troisième année de licence j’ai fait un Erasmus à Pisa en Toscane. L’Italie m’a plu, je suis donc allée à Roma et j’y suis restée presque 6 ans: j’y ai obtenu un master et ensuite j’ai commencé à travailler dans le secteur de la communication (publicité, événementiel, etc.)

Pourquoi avoir quitté la Corse ?
Laura : J’avais dès le lycée l’envie de suivre un parcours sciences po. Bien qu’il existe désormais à l’Université de Corse, ce n’était pas encore le cas lorsque j’ai eu mon bac. J’avais aussi très envie d’aller voir ailleurs, tout en sachant que je reviendrai sur notre île tôt ou tard !
LM: L’envie de voir « ailleurs » même si mon parcours reste très méditerranéen. J’ai choisi Rome pour connaître la ville grande et chaotique tout en restant dans un contexte culturel chaleureux et méditerranéen!

experienceQu’avez-vous appris de vos expériences d’expatriés ?
Laura : Ca m’a permis de me rendre vraiment compte du potentiel de la Corse, mais aussi de la qualité de vie incroyable dont nous bénéficions.
LM: Voir ce qui se passe ailleurs, vivre dans des réalités différentes, cela fait toujours un grand bien. Et comme a dit Laura ça nous permet aussi de reconnaître la qualité de vie et le potentiel de notre île.

Pourquoi y revenir aujourd’hui ?
Laura : Bien que ce ne soit pas la première raison, la qualité de vie a pas mal joué. Je me suis surprise plus d’une fois à me demander ce que je faisais là lorsque j’étais engoncée dans une rame de métro, et surtout si « le jeu en valait la chandelle ». J’avais envie de pouvoir faire des choses qui ont du sens à mes yeux, et c’est pour moi forcément en Corse que ça pouvait se faire.
LM: Disons que depuis 2013 nous pensons à LULÌSHOP, c’était le bon moment pour rentrer!

Pourquoi ce retour aux sources ?
Laura : L’occasion de pouvoir appréhender les choses différemment grâce à mon expérience en dehors de la Corse, et surtout pouvoir travailler à des choses qui puissent permettre de près ou de loin à la Corse d’être mieux connue. Ca prend la forme de notre projet LULÌSHOP.
LM: un contexte idéal et travailler de manière insolite par rapport à ce qu’on a pu faire avant.

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Le numérique permet-il d’entreprendre plus facilement en Corse ?
Laura : Avec Internet il n’y a plus de frontière. Du coup être sur une île ne veut pas dire être confiné, au contraire. C’est à la fois la possibilité de travailler avec des gens où qu’ils soient, de rester en contact avec les personnes que l’on a connu ailleurs ou encore de télé-travailler si l’on a envie de repartir faire un tour, et donc de continuer à développer des projets.
LM: Je pense que l’île a longtemps été « coupée » du reste de l’Europe mais c’est un fait géographique et une limite assez difficile à dépasser quand on pense à nos transports en plus. Le numérique contribue certainement à élargir les horizons et nous devons l’utiliser afin de se faire connaître. Petit à petit les frontières s’effacent et on se rend compte qu’on peut vivre les choses différemment. Et c’est aussi pour ça qu’on en arrive à penser au retour!

possibleRessentez-vous une dynamique positive en Corse ?
Laura : Ca ne fait que 8 mois que je suis rentrée et je suis peut-être encore en phase ‘lune de miel’ mais oui ! Je pense que beaucoup de jeunes de notre génération sont conscients du potentiel de notre île, mais aussi du nombre de choses à y développer et qui ont envie de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Un bon exemple à mes yeux est celui de la dynamique du Bastia Coworking.
LM: il y a un certain dynamisme aujourd’hui et la Corse a ses potentialités de développement. On entend et voit des choses, des projets en cours de développement qui nous font penser « ah! quelle belle idée » « quel beau projet » etc. Il faut juste que nous soyons assez forts et motivés pour faire les choses correctement et sur le long terme.

Les expatriés qui reviennent entreprendre en Corse s’aident-ils ? 
Laura : Oui. Je trouve qu’il y a une compréhension et une volonté commune avec d’autres personnes qui ont voyagé et ont décidé de revenir.
LM: Exact, il y a une volonté commune car les motifs de retour sont en général très similaires donc du coup on partage nos expériences, ce qu’on a pu ressentir en étant « loin » de la Corse et surtout on échange sur nos idées!

Le digital aide t-il au développement de l’île  ?
Laura : Complètement ! C’est une vraie chance pour nous. On peut profiter de la qualité de vie et développer des projets en même temps. Bosser ne veut plus dire être enfermé dans un building dans une capitale. On peut très bien travailler avec son ordinateur sur la terrasse de la maison du village!
LM: Surement! Même si beaucoup de choses reste à faire afin de sortir complètement la Corse de son isolement. Si on pense au numérique, beaucoup de zones rurales sont encore sans réseau, etc.

logo luliLULÌSHOP en 1 phrase?
La première Marketplace corse dédiée à la création insulaire.

Pourquoi ce nom ?
LM: Mon surnom est Lulina et on m’appelle aussi Lulì. Ma famille, mes amis m’appellent comme ça depuis toujours (ma soeur Lesia a inventé ce surnom lorsque nous étions petites). C’est rigolo et sympathique comme surnom, donc quand il a fallu penser à un nom pour le site, on a cherché… et on en est arrivées à LULÌSHOP ! En espérant que ce petit nom plaise et qu’il transmette la dimension humaine et créative de ce projet!

Comment sélectionnez-vous les artisans et les créateurs ?
Nous avons pour l’instant vraiment travaillé au coup de cœur. D’abord pour leurs créations et il s’est avéré que les rencontres avec les personnes qui en sont à l’origine ont été aussi à chaque fois un vrai coup de cœur. Nous recherchons des produits de qualité, avec un savoir-faire mais sans jamais tomber dans le cliché. Des produits authentiques avec un twist créatif.

créateurs

L’ambition de LULÌSHOP ?
Laura : Mettre en avant la Corse créative au travers de ses créations et des hommes et des femmes qui se cachent derrières elles; et ce à une échelle disons européenne – pour ne pas dire internationale.
LM: être une vitrine de la création corse sur le web.

luli

like réseaux sociauxComment allez-vous communiquer ?
On va bien sûr se servir des réseaux sociaux et nous pensons également à des présences très ponctuelles lors de certains évènements. Nous allons également contacter la presse de nos pays d’adoption et essayer de faire jouer les quelques relais que nous pouvons avoir chacune sur place.

Êtes-vous soutenus par des organismes corses ? 
Nous avons obtenu un prêt à taux 0 grâce à la plateforme Corse Financement (Corse Active et Initiative Corse). Nous avons également bénéficié des précieux conseils d’A Prova, et avions aussi échangé avec Femu Quì.

3 mots pour définir la Corse actuelle ?
Laura : Créative / Authentique / Pleine de potentiel (désolée ce n’est pas 1 mot…)
LM: Belle, Surprenante et Motivante

En savoir plus
Site internet : www.luli-shop.com
Page Facebook : LULÌSHOP
Twitter : @LULISHOP_OCP

artisansPour résumer LULÌSHOP c’est… 
Une idée qui est partie d’un constat simple: l’image de la Corse et de ses produits sur Internet se limite souvent à des produits très traditionnels, pour la plupart dans le secteur de l’agroalimentaire. L’image diffusée n’est donc pas à nos yeux celle que cette île créative mérite. Nous savions pertinemment que nombre de créateurs et artisans proposent des produits d’une qualité et originalité remarquables, et qu’ils devaient être mis en avant. L’idée de la Marketplace s’est alors imposée comme une évidence ; ne pas se limiter à un site traditionnel de e-commerce mais offrir une plateforme permettant aux créateurs et artisans qui ne disposent de communication web de pouvoir y vendre leur produits. Pour ceux déjà dotés d’un site, il s’agit d’apparaître sur une plateforme attractive, dynamique, tournée vers l’international et d’acquérir une visibilité à cette même échelle avec d’autres produits bénéficiant ainsi d’effets de synergie.