Art’è Gustu 2017 : le rendez-vous de la gastronomie en Corse

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Pour la treizième année consécutive, le festival Art’è Gustu va réunir tous les gourmands de Corse le temps d’un week-end festif à Aléria. Masterclasses de chefs étoilés, dégustations de produits du terroir, ateliers et concours pour petits et grands… La chef d’orchestre de l’événement, Valérie Franceschi, présente cette édition 2017 à Pari(s) sur la Corse.

Dans quel état d’esprit avez-vous conçu cette édition 2017 ?
Nous avons voulu, comme toujours, mettre en avant le produit. La Corse sait faire des produits d’exception qui sont notre fil rouge. Les chefs qui viennent cuisinent autour du produit, et les invités aussi se basent sur le produit : Pierre Geronimi, par exemple, fait des glaces qui captent « l’âme du produit ».

Pourquoi avoir choisi le cochon et la châtaigne comme thème de l’année ?
Parce que la charcuterie corse est la seule en France à bénéficier d’une AOP et aujourd’hui la filière est bien structurée : c’est le moment de la mettre à l’honneur ! Comme il était difficile pour certains de cuisiner le cochon, je pense aux pâtissiers invités, et que le public est aussi friand de sucré que de salé, nous avons voulu associer la châtaigne au cochon. Il ne faut pas oublier que le cochon corse se nourrit de châtaignes, c’est ce qui lui donne son goût, sa particularité. De plus, nous avons voulu mettre le focus sur les châtaigneraies qui ont énormément souffert du cynips. Il y aura 150 kilos de farine de châtaigne à vendre à Art’è Gustu, c’est exceptionnel car cet insecte a détruit des récoltes entières. Attirer l’attention sur les producteurs qui connaissent des difficultés, c’est aussi notre engagement.

Quelles nouveautés découvrirons-nous cette année ?
Il y aura des invités qui ne sont jamais venus et qui animeront des ateliers, comme Mercotte ou Vincent Ferniot. Il y a aura un Bar à gourmandises de Pierre Hermé où l’on pourra acheter les pâtisseries comme dans ses boutiques. Nous allons aussi faire un village d’artisans avec Nicolas Stromboni : tous les artisans cités dans son livre « Du pain, du vin, des oursins »  (éd.Marabout) seront présents.

Vous sentez un regain d’intérêt pour la gastronomie en Corse ?
Il y a actuellement une vraie mise en valeur des bons produits. Même si cela reste souvent des produits de niche, il faut les valoriser et susciter un intérêt pour les petites productions. Les chefs sont très intéressés par cette recherche de produits en dehors des circuits commerciaux, mais on voit que les consommateurs aussi apprécient ces produits locaux et du terroir. Durant le festival, le panier moyen d’un visiteur est de 40 euros, ce qui prouve bien que les gens sont curieux et intéressés.

Notre travail à nous est de sélectionner des producteurs, une centaine cette année.
Nous goûtons et re-goûtons les produits régulièrement pour voir comment ils évoluent. Nous ne sommes pas des critiques gastronomiques, mais nous nous assurons que les produits présentés durant Art’è Gustu sont issus du terroir corse, élaborés dans une démarche artisanale et fabriqués en Corse. C’est comme ça que nous nous sommes démarqués et que nous avons acquis la confiance d’épiceries fines ou d’autres manifestations gastronomiques qui viennent faire leur marché chez nous.

Quels seront les moments forts de cette année pour vous ?
Je suis très heureuse d’avoir six étoiles pour parrainer cette édition, avec Christian Le Squer et Anne-Sophie Pic (trois étoiles Michelin chacun – NDLR). En tout, nous aurons 8 étoiles présentes et le meilleur pâtissier du monde, pas mal ! Pour les repas du « Bistronome », nous nous tournons vers la néo-gastronomie avec deux jeunes chefs hyper prometteurs, Pierre Sang et Taku Sekine. Le Bar à gourmandises de Pierre Hermé, c’est exceptionnel, car la vente de ses produits ne se fait normalement jamais en dehors des boutiques. Et puis, je le répète, 150 kilos de farine de châtaigne, c’est de l’or aujourd’hui…

Vous voulez aussi faire découvrir de jeunes chefs ?
Bien sûr. Même si on est attiré par les chefs connus, il faut regarder ce qui se fait chez les jeunes chefs qui explorent des territoires très intéressants et qui sont plus accessibles : on pousse plus facilement la porte d’un bistrot du 11ème arrondissement de Paris que celle d’un étoilé.

Avez-vous déjà des idées pour l’année prochaine ?
Il y a encore tellement de produits que j’aimerais mettre en valeur ! Nous nous retrouverons les 28 et 29 avril 2018 avec une thématique double comme cette année, afin de combiner sucré et salé et de marier des produits dont les goûts s’accordent.

En savoir plus
Festival Art’è Gustu 2017 – 15 & 16 avril 2017 à Aleria
Site – www.artegustu.com
Facebook – Art’è Gustu 2017
Instagram – Art’è Gustu 2017
Interview réalisée par Audrey Chauvet

Retour sur l’édition 2016 à lire sur Pari(s) sur la Corse