Francescu Santoni
Francescu Santoni, itinéraire d’un agrégateur de communautés
Francescu Santoni a 29 ans. Son univers, c’est le numérique, et ça se voit presque au premier coup d’œil…Geek ? Il l’a toujours été. Mais pas en mode solitaire. Au contraire. Ce qui l’attire dans le numérique, c’est le pouvoir de créer des communautés virtuelles ou physiques, fun ou business. Créateur et animateur du Meet-up Swift à Paris, il travaille désormais au sein d’une start-up qui a le vent en poupe, Stupeflix, après en avoir créé lui-même plusieurs.
De la bidouille à la création d’entreprise.
Chez les ados passionnés d’informatique dans les années 2000, le mythe de la start-up géniale qui commence dans un garage est fondateur ! Même à Bastia ! Encore élève au lycée du Fango, Francescu Santoni consacre ses soirées et ses week-ends à bidouiller un jeu sur internet qui s’attire un joli petit succès. Lorsqu’il arrive à 1000 joueurs par jour, il s’essaie à la vente d’espaces publicitaires en ligne et concocte une grille tarifaire pour les annonceurs. « Ca n’allait pas forcément chercher bien loin, je vendais des bandeaux à 50 ou 100€ par mois mais ça faisait un petit revenu appréciable et ça a forgé une première expérience. » Le bac en poche, sans l’ombre d’une hésitation, il s’inscrit à Corte en sciences de l’informatique et ne tarde pas à sortir des exercices pédagogiques pour s’engager dans des projets grandeur nature.
Travailler dans les ambiances start-ups.
Peu importe si les stages n’existent pas pour les 1eres années ! Avec un camarade aussi passionné que lui, ils se proposent pour améliorer certaines fonctions du site internet de la faculté des sciences. En 2ème année, c’est avec la même fougue qu’ils se signalent à la petite boîte du numérique qui monte en Corse, Webzine. Et à défaut de contrat de stage, ils multiplient les missions de développeurs et sentent grandir le désir de travailler dans des ambiances start-ups. Voire d’en créer une….
De l’idée à la réalité.
Avec quelques amis, Francescu profite des vacances d’été pour commencer à réfléchir à la création d’une entreprise, Kliosk qui ambitionne de faciliter les échanges entre blogs. On est au début du 2.0, et l’enjeu d’interactivité implique de réfléchir aux aspects marketing en même temps qu’aux dimensions techno… La rentrée universitaire aura raison de ce projet-là, mais ce qui devait arriver arriva : inscrit en Master d’informatique, il monte sa première vraie entreprise avec Dumè Siacci, DuoApps, qui travaille sur la création d’un générateur d’applications : le produit sort, c’est Good Barber, qui existe toujours et qui est régulièrement primé.
Se lancer, essayer, tester, se tromper et …recommencer !
L’univers du jeu revient souvent tarauder Francescu qui décide de se lancer dans un nouveau projet; il revend ses parts de Duo Apps et monte en 2010 Eastpad: un jeu vidéo éducatif sur Ipad… un genre de « Zelda en 3D qui permette de résoudre des énigmes de maths pour les niveaux CE1/CE2 ». Le projet est passionnant, bénéficie de l’expertise d’un conseiller pédagogique et est en développement pendant un an entre Ajaccio et Paris… Malgré de beaux investissements, le prototype ne sera pas transformé en produit. « On aurait dû penser le développement de façon plus itérative, ça nous aurait permis de tester des phases beta. Bref, ça a foiré, mais comme on dit aux Etats-Unis : Fail to Succeed !
Bastia Coworking , fédérer une communauté de free-lances.
Pour se relever de cet échec, il a créé une petite boîte où il fait de la prestation en informatique et en édition de logiciels à Bastia. « Ça me permet de gagner ma vie, et de me construire des références et de clients, y compris en Isaraël, où je suis parti 2 semaines former des ingénieurs au développement Iphone ». Mais surtout cette année-là, il participe à la création de Bastia coworking avec Lionel Dumas-Perrini. C’était rue du Castagnu, dans l’ancien atelier de son grand-père qui était artisan. « C’était important de créer un espace de travail pour des jeunes free-lance qui démarrent leur activité et ont rarement les moyens de se payer des locaux en propre. En plus, ça fédère une communauté et ça permet de multiplier les échanges entre différents domaines de compétences. »
L’esprit start-up de Stuperflix.
Il a ensuite eu envie de travailler à nouveau en équipe, dans le cadre d’un projet stimulant, et a été recruté en novembre 2013 par Stupeflix, une start-up qui existe depuis 6 ans. Ils sont une vingtaine dans la boîte, il y règne une belle ambiance. Il a rejoint cette équipe pour travailler le développement d’applications, en particulier Replay, une appli qui montage vidéo semi-automatique qui compte désormais 10 M users et travaille dans une vingtaine de langues.
Créer des communautés de gens passionnés.
Parallèlement à ce travail, Francecscu a créé la communauté Meetup du nouveau langage informatique Swift. Meet Up est une plateforme qui permet de créer sa communauté, et de rassembler des gens en chair et en os autour de passions, souvent liées à l’informatique. Le but est clair, au-delà de l’effet networking, il s’agit de monter en compétences. On travaille sur des formats très courts et de façon horizontale : 3 speakers qui prennent la parole une vingtaine de minutes avant de laisser la place aux échanges. Les meet ups ont lieu dans différents lieux « La dernière fois, on a fait le meet up chez blablacar, une autre fois chez Numa… ».
Merci à Francecscu d’avoir animé un parcours Custruì de la Fondation de l’Université de Corse !