Gardien au refuge de Puscaghja
Situé sur le sentier historique de la transhumance, entre le Niolu et la vallée du Fangu, le refuge de Puscaghja, perché à 1 096 mètres d’altitude, est un petit bijou fait de pierres sèches. Réputé comme étant le « plus beau refuge de Corse », il est la propriété du Parc Naturel Régional Corse. Il est gardé par Pierre Maestracci, un jeune homme passionné de montagne et de trails qui nous parle de son métier de « gardien de refuge ». Rencontre
Emprunter le sentier historique des berges Niolins.
Pour arriver au plus beau refuge de Corse, Il vous faudra contourner les itinéraires habituels du GR 20 et emprunter le sentier historique des bergers Niolins, le chemin de Caprunale. Anciennement il abritait des familles de bergers, véritable relais entre deux hauts cols pour les troupeaux transhumants vers les estives, avant d’être menacé de tomber en ruine. Aujourd’hui propriété du Parc naturel régional Corse, il est entièrement réaménagé ! Puscaghja est aujourd’hui à la hauteur de sa réputation du « Plus beau refuge corse ».
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Pierre Maestracci, 39 ans, je suis originaire du village de Galéria et suis passionné de trails et de montagne. Je suis le gardien de refuge à Puscaghja.
La Corse c’est…
Un grand terrain de jeu !
Comment devient-on gardien de refuge ?
C’est la passion de la montagne et de tout ce qui s’y rattache qui m’a amenée à exercer ce métier depuis maintenant 4 ans !
En quoi consiste ton travail au quotidien ?
Je gère et j’organise le fonctionnement du refuge. J’accueille et restaure les randonneurs qui font étape au refuge. Une partie importante de mon travail consiste à donner des conseils sur les différents itinéraires, alerter des dangers éventuels (la neige est encore présente à certains endroits au mois de mai !), et informer quotidiennement sur la météo et les conditions en montagne. Je suis aussi responsable de l’entretien du site, ménage, maçonnerie, menuiserie…et procède au réapprovisionnement en denrées alimentaires plusieurs fois par semaine en revenant à Galéria pour le ravitaillement ! Sans oublier la gestion quotidienne comme les réservations et les stocks.
« Le refuge est ouvert de la mi-mai à début octobre. Environ 400 randonneurs transitent par le refuge chaque saison. »
Comment participes-tu à la préservation de l’environnement ?
La protection de l’environnement occupe une place très importante et je sensibilise les randonneurs à ces problématiques. Il est primordial de concilier randonnée et respect de l’environnement. L’an dernier, dans le cadre de leur projet d’études visant à sensibiliser les randonneurs au tri sélectif, 4 apprentis ingénieurs de l’Ecole Supérieure du Bois à Nantes, ont installé 6 gros bacs à déchets en bois. Grâce à ce projet, soutenu par le Parc, nous réalisons le tri sélectif même au refuge !
Je développe un jardin et un potager et recycle les déchets verts en compost.
Enfin, nous sommes autonomes en énergie, alimentés par des panneaux solaires photovoltaïques de 24 voltes, ce qui nous permet par exemple de nous éclairer gratuitement !
Quel itinéraire pourrais-tu nous conseiller en Corse ?
Chaque itinéraire dépend des capacités physiques de chacun. Nous sommes chanceux ici les itinéraires, sentiers et hors sentiers, ne manquent pas et sont les plus sauvages de Corse ! Il n’y a que l’embarras du choix ! Mais je peux vous conseiller d’observer les orgues rhyolitiques formant l’arrête qui descends du Paglia Orba à Scandola. C’est un spectacle splendide ! La richesse géologique du site est à couper le souffle !
Que penses-tu des formations universitaires dispensées pour acquérir des fondamentaux de ton métier ?
C’est une bonne chose, nous avons besoin de ces types de formations en Corse. Mais attention chaque montagne est différente, il y a un microclimat par microrégion. Il faut donc savoir s’adapter !
En savoir plus
Départs des randonneurs entre 7h et 10h, arrivée entre 15h et 18h
Tarifs d’une nuit : 14 euros / Bivouac 7 euros. (location de la tente : 10 euros).
Facebook – Le refuge de Puscaghja
Contact – pierre.maestracci.galeria@gmail.com
Interview réalisée par Pauline Jagot Lacoussiere