la Corse qui bouge et entreprend

Ça tourne avec Ange Basterga

Ange Basterga est un acteur et réalisateur originaire de Corse. C’est sur des courts métrages qu’il fait ses armes avant de s’attaquer à la production de son dernier film sur les quartiers nord de Marseille : CAID. Un film coup de poing, très proche de la réalité, qui montre le quotidien des voyous mais aussi celui des gens formidables qui les côtoient. Rencontre sur Pari(s) sur la Corse.

Peux-tu te présenter ?
Salut ! Je m’appelle Ange Basterga je suis comédien scénariste réalisateur.

La Corse c’est…
Mon oxygène. Je suis originaire de Bastelica de Bastelicaccia, l’endroit où je vis 6 mois de l’année pour décompresser de la vie parisienne.

Comment est née ta passion pour le cinéma ?
Dans une autre vie je travaillais dans la banque et j’avais l’impression de rater le train de ma vie. J’ai alors tout plaqué du jour au lendemain et j’ai décidé de partir de zéro car je n’avais aucune connexion dans l’univers du cinéma.

Quel est ton parcours ?  
J’ai commencé par des cours amateur dans un théâtre de quartier et je me suis tout de suite pris au jeu. J’ai commencé une formation professionnelle chez Acting International puis, par faute de proposition, j’ai commencé à écrire des petits court-métrages qui m’ont amenés à me professionnaliser et à faire du cinéma, de la télévision et à monter mes propres projets.

Comment est né le projet du film CAID ?
J’ai reçu des prix et j’ai été nominé pour mes deux derniers court-métrage, « ter, ter » et « premier jour » dont j’étais l’auteur. J’ai eu envie de me confronter au long métrage avec un scénario produit par mes propres moyens. C’est alors que j’ai rencontré mon coréalisateur Nicolas Lopez. J’ai vu le travail qu’il faisait dans des clips des jeunes rappeurs de la scène underground Marseillaise et j’ai eu un flash ! J’ai alors écrit le scénario en très peu de temps et on a commencé à monter le projet ensemble dans les quartiers nord de Marseille.

Pourquoi un film sur les quartiers nord de Marseille ?
Ça m’intéressait de traiter ce sujet. Je savais que l’on pouvait faire un film coup de poing qui avait du sens avec un angle différent. On remarque depuis les attentats qu’il y a un coup de frein du milieu cinématographique sur le traitement de la vie des banlieues. L’objectif du film est de montrer que dans les quartiers nord, malgré que ça soit un film sur les voyous, il y a également des gens formidables.

Avec qui as-tu réalisé ce film ?
Avec Nicolas Lopez avec qui j’ai une super complémentarité. C’est un travailleur acharné et c’était le seul assez fou pour me suivre dans cette aventure.

Quels soutiens avez-vous obtenus pour sa réalisation ?
Zéro production, zéro subvention. Par contre on a eu une aide énorme de la part de tous les jeunes que vous voyez dans le film. Ce fut une aventure humaine formidable ! Je me suis retrouvé à gérer une cinquantaine de jeunes des quartiers nord que je ne connaissais pas. Le jour du tournage ils ont été d’une énergie exceptionnelle. C’est vraiment l’anti-cliché de toutes les histoires de tournage que vous pouvez entendre sur d’autres films. On a eu zéro problème. Que de la bienveillance et je les remercie vraiment !

Est-on proche de la réalité de ce qui se passe dans les quartiers nord ?
On colle à 95 % à la réalité des quartiers. Mais en tout point de vue que ça soit du côté voyou comme du côté associatif et de la générosité des habitants. Dans le quartier après la première projection a l’Urban Film Festival, certains nous ont demandé si c’était un documentaire ?! C’est là qu’on s’est rendu compte que l’on avait fait un film très proche de la vie réelle.

Comment sortir cette jeunesse de ce cercle dangereux de la violence, de la drogue…
Il faut les écouter. C’est des jeunes comme les autres. Il faut accentuer vraiment les initiatives autour de la culture et du sport. On entend souvent sur ces  jeunes qu’ils n’y connaissent rien. C’est faux ! Ils ont une soif d’apprendre exceptionnelle !  Il faut mettre le paquet pour favoriser le dialogue. Il y a un fossé croissant qui se creuse car les gens ne se parlent plus et ne leur parlent plus.

L’actualité sur la diffusion du film ?
On attaque la tournée des festivals. Le film a été projeté au festival Arte Mare de Bastia. Le 22 octobre il sera présenté au Festival du Polar de Cognac et nous sommes en recherche de distributeurs afin d’amener le film à une diffusion au cinéma.

Des projets ?
J’aimerai participer au développement du cinéma en Corse. J’essaie de monter un métrage sur les quartiers a Ajaccio et à terme j’aimerai faire un film historique qui traite de la question des justes en Corse lors de la deuxième guerre mondiale. J’essaie aussi de monter un long-métrage sur la ville de Martigues que je co realiserai avec Nico Lopez.

En savoir plus 
Caid – Teaser en vidéo
Facebook – basterga.ange