Boccafine, restaurant bistronomique corse
Boccafine, un nom qui sied à ravir à ce petit restaurant niché au cœur du village de Nonza, berceau de la bien connue Sassa et dorénavant d’un nouveau paradis pour les gourmets depuis mai 2015. A première vue, une terrasse charmante au-dessus du café de la place, ombragée par une imposante vigne vierge. Une carte simple, 3 entrées, 3 plats, 3 desserts et des intitulés qui font saliver : « langoustines rôties servies tièdes, dôme d’avocat à l’huile de basilic », « conchiglioni farcis à la chair d’araignée et piquillos », « joues de cochon confites, soubise d’oignons blancs caramélisés »…On murmure que le Guide Michelin aurait déjà qualifié la nouvelle adresse « bistronomique » de « très prometteuse ».
Pari(s) sur la Corse est allé à la rencontre de Clément Collet et Caroline Chaubon, un duo plein d’ambition qui a roulé sa bosse dans de nombreuses maisons prestigieuses avant de tenter l’aventure de l’entrepreneuriat en Corse.
D’où est venue l’envie de créer Boccafine ?
Clément : Nous revenions d’Australie pour passer des vacances en Corse dans le village familial de Caroline. Nous avions toujours eu envie de posséder notre propre établissement. Lorsque l’opportunité de reprendre cette affaire s’est présentée, c’était l’occasion pour nous de relever le défi !
Quel genre de cuisine proposez-vous ?
Clément : C’est une cuisine simple, sans fioritures, qui va à l’essentiel. J’utilise au moins un produit corse dans chaque plat et m’inspire aussi beaucoup de la cuisine méditerranéenne. J’aime faire découvrir de nouveaux produits, des saveurs de régions que j’apprécie, comme le Jura dont je suis originaire par exemple. Quand je travaillais en Australie, il n’y avait pas de culture gastronomique propre, mais plutôt une cuisine inspirée de toutes les cultures du monde. Cela m’a marqué.
Quel est votre parcours ?
Clément : Je suis titulaire d’un bac technologique en hôtellerie restauration ainsi que d’une licence en management. J’ai eu la chance d’être formé dans de prestigieuses maison comme La Réserve de Beaulieu, chez Georges Blanc, le Connaught à Londres (Hélène Darroze) où j’ai passé plus d’un an, le Kilimandjaro à Courchevel ou encore La Villa à Calvi, qui nous a d’ailleurs énormément encouragé pour ce projet. Je pense qu’il est essentiel d’avoir une formation solide avant de se lancer, il faut avoir testé tous les postes pour pouvoir être crédible en tant que supérieur.
Caroline : Pour moi c’est la première expérience de ce genre. Je me suis intéressée au tourisme et à l’hôtellerie après un master en Finance, j’ai notamment travaillé avec Atout France à New York avant de rejoindre La Villa à Calvi pour 2 ans où nous nous sommes rencontrés avec Clément. J’ai toujours eu l’ambition, un jour, d’avoir ma propre affaire.
Avez-vous été aidé dans cette aventure ?
Le Pôle Emploi nous a aidé à monter un dossier, et nous avons aussi été accompagnés par des organismes comme Corse Initiative et Corse Active. Nous avons eu la chance d’être suivis par des banques, le parcours de Clément a contribué à rendre notre projet plus légitime. Nous y allons progressivement. Il y a eu beaucoup de travail à fournir de notre côté aussi. Nous avons fait le choix de commencer petit, environ 18 couverts par service. Nous préférons contenter tout le monde plutôt que de voir trop grand et risquer de faire des déçus.
Comment les locaux ont-ils réagis face à ce nouveau projet ?
Clément : Nous avons été très bien accueillis, d’autant que les gens connaissaient déjà bien Caroline et sa famille. Nous sommes venus compléter l’offre du village, proposer quelque chose qui n’existait pas. Les gens du coin nous épaulent, il n’y a pas de jalousie, on s’entend tous bien, il y a un véritable esprit d’entraide. D’ailleurs notre clientèle est constituée de locaux à 80%, beaucoup viennent grâce au bouche à oreille.
Est-il difficile de s’implanter dans le secteur de la restauration en Corse ?
Il y a des moments durs bien sûr. Au niveau logistique par exemple, c’est extrêmement complexe à mettre en place. Nous avons une carte que nous essayons de changer régulièrement, toujours avec des produits frais et de saisons. Mais ce n’est pas facile de se procurer de bonnes matières premières, surtout lorsqu’on est excentré dans un petit village du Cap ! C’est un véritable combat au quotidien. En contrepartie, nous avons aussi pu mettre en place des partenariats avec de très bons artisans locaux comme l’épicerie fine Scotto, le glacier Salge, le domaine Marchiliani, Casa Angeli, ou le boulanger du village !
Votre site web est très bien fait, quelle place tient le digital pour vous ?
Aujourd’hui, internet est incontournable. Avoir un site web, c’est la base de toute communication. L’époque où l’on croyait pouvoir attirer le client sans rien faire est révolue. Maintenant la concurrence règne, l’information circule très vite avec les médias sociaux, il faut pouvoir suivre.
Quels sont vos projets pour la suite ?
Pour le moment, nous nous concentrons sur la saison estivale, avec une fermeture prévue à la mi-octobre. Nous repartirons peut être en station de ski cet hiver pour continuer à apprendre auprès d’autres professionnels.Côté cuisine, j’aimerais développer une carte plus ‘light’ le midi, un peu à la manière des restaurants gastronomiques qui proposent un menu simplifié. Peut-être avoir un gaspacho, une bruschetta, un club, un burger, mais toujours très bien travaillés. En tout cas une chose est sûre, nous serons au rendez-vous l’été prochain !
En savoir plus :
Site internet : Boccafine
Page Facebook : Boccafine
Ouvert : Mai à mi-Octobre
Réservation : 06 80 95 85 07
Interview réalisée par Chloé Nury
Photos Boccafine et Chloé Nury