Art’è Gustu 2016
Avec une thématique dédiée aux herbes et plantes aromatiques corses, la 12ème édition du festival gastronomique Art’è Gustu promet de faire parler d’elle. Le 30 avril et 1er mai prochain, c’est à Aléria que seront réunis chefs de renom, artisans insulaires et grand public pour l’un des événements food emblématiques de l’île. Sa présidente Valérie Francheschi s’inspire de ses rencontres et de ses voyages pour imaginer des éditions toujours plus savoureuses. Pour le webzine, elle nous parle de cet événement fortement identitaire, gage de beaux moments gourmands en présence d’invités comme Pierre Hermé, Christophe Adam ou Pierre Sang Boyer.
D’où est venue l’idée d’un tel festival ?
Art’è Gustu est le fruit de 2 enseignants et des élèves de licence pro agroalimentaire de l’IUT de Corte. A l’époque, j’étais adjointe au maire d’Aléria et conseillère territoriale. Ils étaient venus me voir car ils souhaitaient délocaliser l’événement qui se tenait à Corte. La manifestation n’avait pas grand-chose à voir avec ce qu’elle est devenue aujourd’hui mais l’esprit était là, avec l’idée de faire découvrir des producteurs, des savoir-faire, de mettre en avant des produits identitaires de qualité…On a commencé à organiser l’événement à Aléria et je me suis beaucoup investie dans son développement pour l’amener là où il est aujourd’hui. Je n’ai jamais oublié la genèse de cette création, et même si les enseignants ont aujourd’hui passé le relais, ils restent présents dans le conseil d’administration.
Comment Art’è Gustu est-il devenu le festival qu’il est aujourd’hui ?
Lorsque j’ai eu le projet entre les mains, mon objectif a rapidement été de faire évoluer l’évènement, de l’axer sur les produits de niche, je voulais en faire un vrai festival culinaire, avec des dégustations, des masterclass, des ateliers et la découverte de producteurs corses de qualité.
Le premier chef à nous suivre a été Cyril Lignac.
Il était venu en Corse afin de voir le travail de Jacques Abbatucci dont nous travaillons le veau depuis le début. Sa présence tombant au même moment qu’Art’è Gustu, il est venu y faire un tour. De là nous avons discuté et avons sollicité son soutien et c’est ainsi qu’est née l’idée d’avoir un parrain et de mélanger chefs corses et chefs d’autres régions. J’ai été agréablement surprise par les réponses positives que nous avons obtenues de la part des chefs sollicités. Le premier parrain officiel a été Yves Camdeborde. Il adorait la Corse et était déjà très ami avec Antoine Arena. Et c’est pareil pour Cyril Lignac ou Pierre Hermé, ce sont des gens qui connaissaient et aimaient déjà l’île à la base.
Comment communiquez-vous ?
Nous n’avons fonctionné qu’avec les réseaux sociaux et un site internet depuis le début. La première édition d’Art’è Gustu avec les premiers parrains a été complète avant même d’ouvrir. Nous n’avions qu’une masterclass à l’époque qui a été prise d’assaut tout comme le Bistronome. La presse s’est intéressée à nous très vite. Cette année, nous avons fait appel à une agence de graphisme pour la refonte de notre site internet et l’affiche ainsi qu’à une agence de presse pour nous aider à structurer le tout. C’est important d’avoir un regard professionnel extérieur pour évoluer.
Quelles sont les nouveautés cette année ?
Tout d’abord, il y aura l’ouverture du nouvel espace « Art’è Cucina » imaginé pour répondre aux attentes du public qui souhaitait pouvoir déguster plus sur place. Nous avons un restaurant éphémère de 180 couverts, le Bistronome, ce qui reste quand même peu face aux 15 000 visiteurs. Cette année il y aura aussi un espace 100% dégustation avec un bar à gourmandises par Pierre Hermé, un bar à glaces avec l’artisan glacier Geronimi, un bar à pâtes avec la marque Colomba, un bar à salades, un triporteur à hot dog nustrale par l’épicerie corse A La Main. On y trouvera de petites portions en dégustation, l’occasion de déguster les nouveaux produits, les nouveautés ou de retrouver des classiques comme l’Ispahan de Pierre Hermé.
Les créations spéciales à goûter pendant ce weekend ?
En bref, un chou pomelo & nepita imaginé par Pierre Hermé ainsi qu’un macaron erba barona et citron qui sera réalisé durant sa masterclass (déjà complète) ; des glaces aux parfums tels que nepita, fraise et basilic ou vanille-moutarde corse par Pierre Geronimi qui proposera également sa glace à l’immortelle et bien d’autres !
Comment gère-t-on la logistique d’un tel événement ?
Ça se prépare d’une année sur l’autre avec 70 bénévoles impliqués sur l’événement dont 10 à l’année et une chargée de mission en apprentissage à l’université de Corte. On retrouve souvent les mêmes volontaires années après années, des gens passionnés par la food, impliqués dans la gastronomie, des enseignants des lycées hôteliers, des chefs. On a même des bénévoles parisiens qui font des demandes, on permet à quelques-uns d’entre eux de venir nous rejoindre chaque année. Ils ont accès aux chefs, aux ateliers.
Des échanges de qualité entre chefs et artisans.
Nous avons également une cinquantaine de sponsors et partenaires dont certains nous soutiennent depuis le début, comme Pietra ou Mavela ainsi que le soutien des organismes institutionnels comme la commune et la communauté de commune l’Oriente. L’ATC a également été un gros partenaire qui a permis de développer le festival. Nous tâchons d’offrir du sur-mesure à nos sponsors. De la visibilité certes, mais aussi un partenariat différent et la possibilité d’être présent sur les ateliers, les masterclass, de rencontrer les chefs sur place. Au Gastronome, on a vu des rencontres entre des producteurs et les chefs. La moutarde corse de Dominique Variot a séduit Yves Camdeborde, Jean François Piège travaille désormais les agrumes de Marie-Rose Fernandez, Pierre Hermé le miel Valentini, Helene Darroze a équipé tout son restaurant avec les couteux de Simon Ceccaldi. Sur place il y a de vrais produits, des choses qui intéressent les chefs.
Que peut-on vous souhaiter ?
Je n’ai jamais imaginé qu’on irait jusque-là pour commencer ! Chaque année on augmente notre capacité et il faut revoir l’organisation. La machine est en route, on ne peut plus l’arrêter, on sent le potentiel. Nous avons eu 15000 personnes l’an dernier et nous aimerions que ce chiffre augmente encore pour cette édition. Le site ne permet pas d’en faire beaucoup plus de toute manière. Il faut que ça reste à dimension humaine. Ce qu’on peut nous souhaiter j’imagine, c’est que le public réponde présent…Et puis du soleil !
En savoir plus
Interview réalisée par Chloé Nury
Art’è Gustu 2016 – 30 avril & 01 mai à Aleria
Site internet – www.artegustu.com
Page Facebook – Arte Gustu
Crédit photo
les 3 chefs © Marie Chavarot
Christophe Adam © Laurent Fau
Pierre Sang © Stephane de Bourgies
Pierre Hermé ©Jean-Louis Bloch-Lain
Valérie Francheschi ©Delphine Michalak
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