la Corse qui bouge et entreprend

Diana Saliceti, artiste Corse

Depuis son île, Diana Saliceti désire prendre racine sur la terre de ses anciens tout en bâtissant des ponts la menant sur les pourtours de la Méditerranée. C’est ainsi que l’on retrouve dans la voix de cette chanteuse Corse, des airs de tarentelles italiennes, de fado portugais ou encore d’incantations africaines. Le succès de son album Forse l’ancre définitivement parmi les artistes talentueux que nous offrent l’île de beauté. Elle sera présente ce soir au coté d’une légende Corse, le grand Antoine Ciosi, pour son Ultimu Giru aux Folies Bergère à Paris.

Quels sont les chanteurs qui t’ont inspirés  ? 
C’est difficile d’être exhaustive tant ils sont nombreux, que ce soit au niveau régional, national ou international. Mais si je devais revenir aux origines de ma passion pour le chant, je dirais que c’est en écoutant tous les grands groupes insulaires dans la voiture de mes parents ou sur notre poste radio branché sur RCFM qu’est venu le désir de chanter. Adolescente, j’ai eu la chance de participer à la Scola di cantu de Natale Luciani. Puis, j’ai integré l’association Filu d’Amparera de Jean-Pierre Godinat, leader de Cinqui sò. Ensuite, j’ai croisé sur ma route, bon nombre d’artistes généreux qui m’ont, chacun à leur manière, enrichie. Et je continue au quotidien à découvrir des chanteurs et chanteuses qui me donnent envie d’assouvir toujours plus ma passion du chant et de faire le pari d’en vivre.

T’attendais-tu à un tel succès avec ton album Forse ?
On ne sait jamais à quoi s’attendre mais nous avons été ravis par le bel accueil que le disque a reçu. J’ai été surtout touchée que cela plaise à différentes générations. C’est vraiment le public qui décide du succès d’un disque. J’ai essayé de raconter une histoire avec mon équipe dans ma maison familiale en Castagniccia. Cela fait plaisir de savoir que les gens y aient adhéré. On ne parle pas de disque d’or pour « Forse » mais d’une jolie reconnaissance au sein des insulaires.

Les chiffres clés depuis sa sortie ?
C’est avant tout une aventure avec à son bord, entre 4 et 7 intermittents du spectacle selon la configuration. Une trentaine de concerts depuis la sortie en décembre 2015, d’hiver comme d’été. Un printemps de Bourges et un TEDx à Cannes. C’est aussi, une vingtaine de chansons au programme de nos concerts et, je l’espère, de nombreuses autres à venir.

Quelle est la chanson qui rencontre le plus de succès ?
Je crois que c’est « U mo paese ». Peut-être parce que c’est un chant d’amour inconditionnel pour notre île même si la relation à cette terre peut s’avérer parfois tumultueuse. Comme ça peut être le cas d’ailleurs dans une relation amoureuse.

Ton style en une phrase, 3 mots ?
C’est difficile. Allez je me lance : Il s’agit de création actuelle en langue corse autour de la tradition vocale insulaire. Trois mots ? Eclectique, assez romantique et … 100 % bio (rires).

La Corse d’aujourd’hui est-elle plus inspirante que celle de tes ancêtres ?
Je ne vois pas la Corse comme une île tiraillée entre hier et aujourd’hui. Je la considère surtout comme une terre allant de l’avant et à tous les points de vue. Je trouve qu’elle est dans une bonne dynamique actuellement et ce malgré les difficultés. Alors j’essaie de participer à ce mouvement à travers mes chansons.

Que retiens-tu de ton passage au printemps de Bourges ?
Ce fut avant tout une très belle expérience avec toute l’équipe. Grâce au Rézo Corse, nous avons chanté devant des milliers sur la grande scène Séraucourt dans le cadre d’une programmation « musiques du monde ». On a pu ainsi rencontrer des professionnels du spectacle comme des programmateurs par exemple, c’est notamment ainsi que nous sommes en tournée à Marseille ce mois de décembre.

Est-ce le concert le plus marquant de ta tournée ?
Cela reste un souvenir marquant c’est sûr, mais chaque concert est une joie car un instant de partage privilegié avec les spectateurs et les musiciens : Miché Dominici, Nicolas Torracinta, Sylvain Terminiello, Martial Paoli, Romain Berrodier… Je n’oublie pas les techniciens et les accompagnants : Yannick Grandin Ristorcelli, Mathieu Papini et Marie Luce Arnaud. Je pense notamment à notre concert du mois de novembre à l’Aghja qui a été un joli moment. Ces deux dernières années ont permis de se produire sur de nombreuses scènes et chaque lever de rideau est une surprise dont nous ne savons rien avant qu’elle ne se produise.

Ton actualité ?
C’est tout d’abord les Folies Bergère avec Antoine Ciosi ce soir même ! C’est un honneur pour moi de participer à cet « Ultimu Giru » avec lui et ses nombreux invités. Ce sera une belle fête ! Venez, il reste des places mais attention ça commence précisément à 20h ! Ensuite, nous jouons à Murtoli le 7 décembre dans le cadre du Festival I Voci di Murtoli avec i Surghjenti. Puis, direction Marseille pour une tournée autour de Noël. À la mi-décembre, retour à Bastia dans le cadre d’une résidence de création avec Orlando Furioso et A Filetta pour l’opéra contemporain  » Ulysse sans terre « qui sera donné le vendredi 22 décembre au Théâtre de Bastia.

Tes projets ?
Continuer ! Se battre pour que cette aventure perdure dans le temps car rien n’est jamais acquis dans ce domaine. Et bien sûr, nous avons mis le cap avec l’équipe sur le deuxième album qui devrait sortir en décembre 2018. C’est donc une année bien remplie en perspective ! En espérant que l’inspiration, les voyages et les belles rencontres soient au rendez vous…

En savoir plus
Site – www.dianasaliceti.com
Facebook – Diana Saliceti
Instagram – Diana Saliceti
Crédits photos – Raphaël Poletti, Laurent Brière, Nusrat Durrani