A Patrimonio, la céramique s’expose
Julien Truchon est céramiste d’art à Patrimonio. Parmi ses clients fidèles, on compte plusieurs restaurants prestigieux de Corse, le festival Art’è Gustu à Aleria et des établissements parisiens. Comme une dizaine d’artisans en Corse, il ouvrira les portes de son atelier aux visiteurs du 31 mars au 2 avril à l’occasion des Journées européennes des métiers d’art #JEMA2017.
De la terre, de l’eau et du talent
C’est tout ce dont Julien Truchon a besoin pour créer ses céramiques. Installé à Patrimonio, ce jeune céramiste a repris il y a dix ans l’atelier paternel et lui a insufflé une nouvelle dynamique. « Je me suis appuyé sur ce que mon père faisait, tout en allant vers ma propre voie : je me suis plus orienté vers les arts de la table et j’ai privilégié des couleurs plus tranchées que ce qu’il faisait », explique Julien Truchon.
Dans sa boutique, la table a la part belle
Assiettes, plats, services à thé, bols, tasses… « Je suis proche de la gastronomie, j’adore cuisiner et j’ai des amitiés avec les vignerons de la région, donc les arts de la table sont un moyen pour moi de concilier deux domaines qui me plaisent », poursuit-il.
« Accepter de ne pas tout maîtriser »
Il conçoit des assiettes pour plusieurs restaurants prestigieux de Corse
Un choix qui a été couronné de succès : il conçoit des assiettes pour plusieurs restaurants prestigieux de Corse, dont celui de l’hôtel La Roya à St Florent ou du Casadelmar à Porto-Vecchio, et il prépare actuellement des assiettes sur mesure pour les chefs qui participeront au festival Art’è Gustu à Aléria les 15 et 16 avril prochains. Dans le four où les pièces cuisent pendant 10 heures à 1300°C , des bols conçus spécialement pour un dessert de Pierre Hermé attendent de révéler leur couleur finale, obtenue en mélangeant des émaux. « C’est le four qui transforme les émaux, donc c’est un échange qu’on doit respecter et accepter de ne pas tout maîtriser : il faut entre 1 et 500 essais avant d’obtenir la couleur que l’on veut ! C’est un cheminement, comme dans la vie : on a un rêve et si on ne l’atteint pas, on peut atteindre autre chose qui nous convient aussi. »
Un lien entre producteurs locaux
Julien Truchon n’avait pas rêvé de devenir céramiste mais, après des études d’économie, reprendre l’atelier de son père était « une évidence ». Pour compléter son apprentissage et avoir un « apport extérieur », il est allé étudier la céramique en Bourgogne, une région avec laquelle il a gardé un lien fort puisqu’il en fait venir son grès. « Je n’utilise pas de matière première de Corse, tout simplement parce qu’il n’y a pas ici la matière dont j’ai besoin. Si c’était possible, évidemment je le ferais », précise-t-il.
Attentif à son environnement et aux producteurs locaux
Julien Truchon n’en reste pas moins attentif à son environnement et au lien entre les producteurs locaux : il fabrique des pots en céramique pour contenir des herbes du maquis et du miel produit localement, et collabore avec la marque corse Solyvia pour ses bougies et parfums d’intérieur. Sa relation avec les chefs de la région est aussi étroite : « Quand un restaurant me passe commande, je suis en lien direct avec le chef car l’assiette est très importante pour eux : dans une belle assiette, un plat gagne en puissance visuelle. Et regarder un plat, c’est le début de la dégustation. »
En savoir plus
Les Journées des métiers d’art, du 31 mars au 2 avril à Patrimonio.
Site – www.journeesdesmetiersdart.fr
Site – Julien Truchon
Article et interview réalisée par Audrey Chauvet
Les Journées Européennes des Métiers d’Art rassembleront les professionnels des métiers d’art français et européens autour d’un thème polymorphe et fédérateur….Le savoir(-)faire du lien…en savoir plus par ici…