Restaurant U Tavanincu : La gourmandise se mérite
Il faut quitter la côte orientale à la hauteur de Moriani pour grimper sur les premiers contreforts verdoyants de la Castagniccia. La gourmandise se mérite ! A l’entrée du village de Velone-Orneto, face à l’intrigante église ornée de flammes rouges, une petite route vers la droite indique la direction d’« U Tavanincu ». Depuis cinq ans, les gourmets et les touristes se pressent dans ce restaurant. Nous sommes allés à la rencontre d’Alessandro Capone, le chef, qui nous a accueilli sur sa terrasse ombragée.
Des recettes familiales
L’histoire d’U Tavanincu aurait pu être celle d’un restaurant de village comme un autre : un menu corse, des habitués, une adresse confidentielle. Mais aujourd’hui, le restaurant cartonne sur les guides de voyage et affiche complet toute la saison. « Quand j’ai repris le restaurant, j’ai eu envie d’expérimenter des mélanges entre la cuisine italienne, corse et plus largement méditerranéenne », explique Alessandro Capone. De ses origines italiennes, il a conservé quelques recettes, dont celle des pâtes fraîches, des glaces et du « Polpettone », un délice à base de viande de veau hachée mélangée à du parmesan et entourée de panzetta.
«Pour que les gens viennent jusqu’ici, il fallait faire le top du top », estime Alessandro Capone.
S’inspirer de la cuisine locale et travailler avec des produits du terroir
Mais Alessandro Capone s’est aussi fortement inspiré de la cuisine locale et met un point d’honneur à travailler uniquement avec les produits du terroir. « Toutes les herbes, le fromage, la charcuterie sont magnifiques en Corse », énumère-t-il. Même pour le lait, il a tenu à s’approvisionner auprès d’une laiterie du Nebbiu, une rareté sur l’île. C’est sa manière à lui de militer pour un monde plus juste : «
Le déclic des palourdes
J’ai eu un déclic avec les palourdes, explique-t-il. Pourquoi ne peut-on pas acheter de palourdes corses alors qu’elles sont délicieuses ? Parce que les circuits de distribution préfèrent nous vendre des palourdes venant d’on ne sait où à un prix qui ne convient qu’aux gros distributeurs. » Pour contrer cette mondialisation de la « malbouffe », Alessandro a retiré de la carte tout ce qu’il achetait en surgelé. « Au début, je faisais des pâtes aux gambas. Et puis je me suis dit : mais pourquoi aller chercher des gambas surgelées ? On peut faire tellement d’autres choses. Aujourd’hui, je ne veux plus toucher un surgelé. »
Fier de travailler avec les producteurs locaux
Chef « militant », Alessandro est fier de travailler avec les producteurs locaux et espère que de la cuisine pourra naître une petite révolution : « Avec la mode de la cuisine à la télévision et dans les magazines, on réapprend à apprécier les bons produits », estime-t-il. Sur la terrasse ombragée qui domine la vallée, les clients dégustent les plats qu’Alessandro a mitonné à partir de ces produits locaux : Du poisson frais, du veau, des légumes de saison, du cabri aux herbes du maquis, des glaces au lait du Nebbiu…
Un café et la révolution !
Tout à leur gourmandise, ils n’imaginent sûrement pas qu’une révolution se trame dans leurs assiettes : « La seule révolution que l’on ait en main, c’est de couper net avec les gens qui exploitent les hommes et la nature, qui produisent des emballages et nous laissent leurs déchets », estime Alessandro. Un café et la révolution, s’il vous plaît !
En savoir plus
Facebook – Utavanincu
Instagram – tavanincu
Contact – 06 20 62 32 97
Ouvert tous les jours de juin à fin octobre, et du jeudi au dimanche durant l’hiver.
Interview réalisée par Audrey Chauvet
Embarquons pour un voyage gastronomique méditerranéen qui unit la qualité du produit au savoir faire d’Alessandro Capone, Chef passionné et créatif. Au coeur de la Tavagna, venez découvrir une gastronomie locale de qualité dans un cadre chaleureux et familial…En savoir plus sur la page Facebook du restaurant.