la Corse qui bouge et entreprend

Marie Sorba – Une Corse au Mexique

Pour les expatriés, la Corse est un repère au milieu de la mer. Une terre qui rassemble et qui rassure. Des histoires et des valeurs que l’on aime conter pour éveiller en soi des souvenirs plaisants. Marie Sorba fait partie de ces jeunes trentenaires pour qui la Corse est plus que des belles plages et des sentiers de randonnée. C’est ses origines, une maison de famille, un endroit où elle vient régulièrement se ressourcer. Arrière petite-fille de berger, elle vie aujourd’hui à Mexico City. Pari(s) sur la Corse l’a contacté dans le cadre de sa série d’interviews « Partir pour mieux revenir ». Au fil de la discussion, Marie a révélé son souhait de participer au développement de l’économie Corse. Consciente du potentiel d’une génération d’insulaires dynamiques et riches d’idées, elle s’imagine comme relais des projets corses au Mexique et envisage, peut être un jour, d’y venir habiter et travailler définitivement.

mariePeux-tu te présenter ? 
Marie Sorba, 27 ans, diplômée de SciencesPo Paris. Je suis Corse du côté de mon père, arrière petite-fille de berger et je vis en ce moment à Mexico City. Je reviens régulièrement dans la maison familiale dans le village d’Afa en Corse du Sud. L’occasion de me ressourcer et de retrouver toute la famille.

La Corse c’est…
Une histoire familiale : mon arrière grand-père est parti de Corse au début du siècle dernier. Il ne parlait que le corse et s’est installé à Paris où ont grandi mon grand-père, un grand voyageur de 81 ans et mon père, médecin, qui est celui qui a renoué le lien familial avec la Corse. Il y est allé pour la première fois lorsque nous étions enfants, motivé par le poids de notre nom. Depuis il transmet son attachement à l’île dès qu’il le peut.

CORSE MEXIQUE

repére identitaireUn repère identitaire pour se retrouver
Mais la Corse c’est surtout un repère identitaire depuis très jeune et aujourd’hui un point d’attache pour nous retrouver. La famille est nomade ! Grâce à nos parents, qui sont fantastiques, nous avons tous beaucoup voyagé en séjours longs depuis très jeunes, Etats-Unis, Australie, Mexique, Brésil. Le frère aîné est pilote de ligne ! Je pense que nous avons des gènes qui ne savent pas rester en place. Mais toute la famille se retrouve à Afa où vivent mes parents et un de mes frères. On a de plus en plus de mal à s’y retrouver tous ensemble à 6 mais on essaie au moins une fois par an.

Qu’aimes-tu retrouver en Corse ?  
J’aime le rythme de vie saisonnier en Corse, charcuterie l’hiver, tomates l’été et l’air pur, le silence, la nature, et la mer. Retrouver l’air corse, c’est presque thérapeutique quand on vit à Mexico.

Tu as beaucoup voyagé ? 
Je suis partie pour la première fois à 14 ans. Mes parents m’ont envoyé vivre un été dans une famille américaine à Portland. Ensuite à 17 ans, entre ma 1ère L et ma terminale, je suis repartie vivre dans une famille mais cette fois une année dans le sud du Mexique. En revenant j’avais pris de l’avance en « expérience de vie » et j’étais trilingue français, anglais et espagnol. J’ai intégré SciencesPo. Paris, spécialisation Amérique Latine. S’ensuivent 2 ans en France, 1 an d’échange à Mexico City, 1ère année de Master à Paris, 1 année de césure à Sao Paulo au Brésil où j’ai travaillé pour des architectes et perfectionné mon portugais. Finalement retour à Paris pour ma dernière année d’études et 2 stages dans le luxe et le conseil marketing.

ORGANISATIONJe suis restée 6 mois en Corse pour faire le point sur mes envies
Lorsqu’on m’a proposé de m’embaucher à la fin de mon dernier stage, j’ai refusé. Sans doute un peu inconsciente dans le contexte actuel mais j’avais envie de repartir et je ne voulais pas m’encroûter dans une routine parisienne. Je suis rentrée à la maison, en Corse, pour faire le point. J’y suis restée 6 mois avant de repartir pour m’installer à Mexico City.

mexico1Tu as créé ton statut d’auto-entrepreneur ?  
Oui. J’ai travaillé avec des personnes formidables et j’ai publié un rapport sur le rôle de la ville et du local au Mexique. Encore une fois, beaucoup de liens avec les problématiques corses. L’Ambassade de France m’a embauché et pendant que j’étais en France pour demander mon visa de travail au Consulat du Mexique, j’ai créé mon statut d’auto-entrepreneur. J’ai commencé à travailler en développement international : marketing, stratégie de marque, conseil en développement. J’ai poursuivi et aujourd’hui je suis en train de passer à temps plein sur ce travail de freelance. Je vois comment je peux développer une activité en relation avec la Corse et son développement au Mexique.

Pins-Corse-MexiqueIl y a t-il des opportunités de développement pour la Corse au Mexique ? 
L’Amérique Latine offre énormément d’opportunités, notamment d’affaires pour les corses qui créent beaucoup de très belles marques depuis quelques années et qui pourraient initier ici leur développement international. Il y a beaucoup de richesse, un marché développé, une culture à la fois très différente et assez proche de celle des corses et un attrait pour tout ce qui est européen qui dépasse l’entendement. Les consommateurs sont sensibles au lieu d’origine des produits et à la qualité qui nous est chère. La Corse a tellement d’histoires à raconter et de choses à faire découvrir qu’elle a sa place dans ce pays qui est la 2ème puissance économique d’Amérique Latine après le Brésil. A découvrir le webdocumentaire :  » Mexique, terre d’accueil et d’opportunités ».

small-globeEnvisages-tu de travailler en Corse ? 
Lors de mon dernier long séjour en Corse, j’ai discuté avec beaucoup de monde sur la possibilité de rester et de contribuer au développement économique de l’île. C’est un projet que j’aurai toujours à coeur, je pense revenir un jour vivre en Corse et je sais que je transmettrai cet héritage culturel à mes futurs enfants. Je pense que ce développement doit être international. Il passe aussi par une diaspora corse qui est partout et qui ne perd jamais son attachement à l’alma mater ! Elle doit être dynamique et favoriser l’accessibilité aux marchés internationaux pour implanter les initiatives venues de l’île de beauté.