Test #1 : Roller Derby à Bastia
Dark Maestra, Sex pistola, Cara Violet, Luna Predator, Marie Caillasse…Elles sont une petite bande de filles motivées qui ont fait le pari de mettre le roller derby au goût du jour à Bastia…et en Corse. Un beau challenge que Pari(s) sur la Corse vous faisait découvrir en octobre dernier. Près de 6 mois plus tard, retour avec les filles du Roller Derby Club Bastiacciu pour un entraînement bien réel cette fois-ci…C’est parti !
19h05 : Arrivée sur le terrain du stade du Fango, il fait un froid de canard et le vent souffle par rafale. Les conditions parfaites…pour s’envoler ! Les filles ont depuis peu un coach pour les accompagner dans leurs entraînements. Pas de patins pour commencer, mais plutôt de bonnes baskets. Footing pour s’échauffer, flexions, pompes, on s’échauffe, et on se réchauffe par la même occasion !
19h20 : Après presque 20 minutes d’échauffement autour du stade, retour sur le terrain. Les patins ? Non toujours pas, il reste encore quelques mouvements à faire avant de s’élancer. Avec le froid qu’il fait, « mieux vaut bien réchauffer les muscles pour éviter les accidents », dixit le coach. Pompes, crunch, gainage, en répétitions de 50 secondes, finalement, ce n’est pas si dur que ça. Même si je sens que mes cuisses vont me rappeler à l’ordre dès demain. L’esprit est bon enfant, mais disciplinée, les filles s’appliquent, et j’essaye de faire de même pour ne pas me faire (trop) remarquer.
19h30 : Allez, 30 minutes d’échauffement plus tard, il est enfin l’heure de chausser les patins. Mais avant, on enfile genouillère, coudière, protège-poignet et casque. On ne rigole pas avec la sécurité ! Prudence est mère de sureté, d’autant que de petits accidents sont toujours possibles. Première difficulté, enfiler les patins…et se relever. Je comprends bien l’intérêt des abdos ici. Mais mes nouvelles camarades sont sympas et m’aident à faire mes premiers pas…ou plutôt glissades ?
19h40 : Comme me l’explique Antonia, une des pionnières du mouvement ici, il y a différents types de patins, là, on parle de roller quad, à 4 roues. Le plus facile ? Loin de là, paradoxalement. Il existe 2 familles de roller bien distinctes, le quad, celui qui fait l’objet de ce cours, et le in-line ou roller en ligne dont les roues sont, comme son nom l’indique, alignées. Il existe ensuite plusieurs sous-famille pour chacun : urban skate, roller de fitness, d’endurance…Tout un univers qui permet de varier les mouvements et les sensations. Pas facile de trouver l’équilibre et de réussir à avancer. Il faut plier légèrement les genoux, pousser les fesses en arrière et regarder droit devant soi, un peu comme au ski, sauf que les pieds sont en canard. La sensation de glisse est grisante, je sens que ça va me plaire.
19h45 : On démarre par quelques tours de terrain en patin. Plus facile à dire qu’à faire, les filles patinent gaiement, chacune à leur rythme. Je suis rassurée de voir qu’ils existent des différences de niveau entre chacune d’elles. Je ne me sens même pas ridicule en battant des bras toutes les 2 minutes pour éviter la chute. Antonia, qui doit faire attention avec son poignet cassée, veille prudemment à ce que je ne chute pas et me donne quelques astuces et explication sur le bon positionnement à avoir. Avancer, freiner, tourner. Tout un art. Comment beaucoup de débutants, j’ai tendance à vouloir essayer de « marcher », sauf qu’en lieu de chaussures, j’ai deux patins bien lourds.
19h55 : Le coach nous donne de premiers exercices à faire, seules puis en binôme. Le vent souffle fort et les conditions ne sont vraiment pas idéales. Mais les filles ont la niaque et ne se démontent pas. Elles n’ont pas réussi à obtenir de salle pour l’instant pour pouvoir s’entrainer lorsque les conditions ne sont pas adéquates, mais ne désespèrent pas d’en trouver une dans le futur. D’autant qu’en salle, le sol n’est pas le même et les chutes sont moins douloureuses ! Et en parlant de chute…Je me retrouve sur les fesses, poussée par le vent. Les filles patinent immédiatement pour venir relever. Tout va bien ? Super. Même pas mal ! Mais ça peut être impressionnant les premières fois, je le reconnais.
20h10 : On continue les exercices. Assises sur le sol en rang d’oignons, il faut se relever le plus vite possible et patiner au loin. Pareil, mais couchées à plat ventre cette fois ci. Encore une fois, les abdos sont sollicités, et les cuisses aussi ! Je sens que ça travaille…Et que ça rigole surtout. Même le coach m’encourage et me pousse pour me donner un peu de vitesse. C’est de loin un des sports les plus fun que j’ai pratiqué. J’adore l’esprit d’équipe et s’en est une très belle représentation. Les filles m’encouragent et m’attendent pour les exercices. Apparemment, je ne me débrouille pas trop mal. Enfin, je n’ai pas peur d’essayer en tout cas ! Les exercices en duo sont aussi une manière très ludique de progresser et de s’encourager mutuellement.
20h20 : Deuxième chute, rien de cassé, mais sans doute un beau bleu à la clé…C’est le jeu ! Les filles m’expliquent être toutes passées par là. J’ai vraiment l’impression d’être avec une bande de copines liées par une passion commune. A aucun moment je ne me sens ridicule, Antonia veille au grain à ce que je ne tombe pas et m’explique quelques astuces, dont « le citron pressé » qui consiste à patiner en écartant puis resserrant les jambes, en utilisant la force des adducteurs. C’est le mouvement qu’on apprend aux enfants. Euh, vraiment ?
20h30 : On continue encore quelques minutes avec un peu de patinage libre. Et c’est déjà terminé.
Verdict : une belle rencontre et une bonne séance de rigolade. J’ai vraiment adoré l’esprit. Pour certaines d’entre elles, c’est l’unique activité sportive de la semaine, et au vue des silhouettes, ça a l’air d’être plutôt efficace ! Je me dis qu’aux beaux jours, patiner sous le soleil doit avoir un petit côté magique…et libre, que je testerai bien volontiers à nouveau.
Il n’existe pas d’équipe de roller filles professionnelles en Corse à l’heure actuelle et les filles patinent surtout pour le plaisir, mais n’excluent pas la possibilité d’en créer une par la suite et de participer à des rencontres et compétitions. Le Roller Derby ne possède pas de fédération propre en France et reste une discipline américaine, qui monte doucement et reste beaucoup plus reconnue en Europe du Nord. C’est un sport très féminin, mais des équipes d’hommes commencent aussi à apparaître doucement.
Informations complémentaires – Les entrainements ont lieu le lundi et le jeudi soir et l’inscription et l’adhésion reviennent à 100€ l’année. Un prix vraiment sympa pour s’initier à une discipline qui change dans une super ambiance et se muscler sans en avoir l’air !
Test réalisé par Chloé Nury alias Chloé Steelbutt
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Page Facebook : le Roller Derby Club Bastiacciu
Crédit photo : les paulines.com