la Corse qui bouge et entreprend

2ème Festival du film politique à Porto-Vecchio

Le 2ème festival du film politique de Porto-Vecchio réunit Porto-Vecchiais, Corse, mais aussi vacanciers de la Toussaint et politiques de tout bord. Une manifestation organisée du 25 au 28 octobre à Porto-Vecchio qui, après le succès de la 1ère édition, nous amène à nous questionner sur la part d’« art dramatique » chez un acteur…et chez un politique ? Car au final qui des deux joue le mieux ? Début de réponse sur Pari(s) sur la Corse.

74% des Français pensent que les politiques sont des acteurs
Comme le révèle un étonnant sondage Opinion Way, 74% des Français pensent que les politiques sont des acteurs. Dans Le paradoxe du comédien, Diderot affirmait qu’un acteur est bon lorsqu’il est capable d’exprimer une émotion qu’il ne ressent pas. C’est exactement la définition d’un bon politique. Il doit camper tour à tour la colère, la force, l’empathie, le sourire, en fonction de ses rendez-vous médiatiques ou populaires mais ce tous les jours de toute sa vie. Jusqu’au bout. Et en n’avouant jamais la vérité : qu’il campe un personnage éminemment fictif.

« un acteur est bon lorsqu’il est capable d’exprimer une émotion qu’il ne ressent pas. C’est exactement la définition d’un bon politique »

Le politique, lui, est un autre ! Tout le temps
C’est donc là la grande différence entre les deux métiers. De temps en temps, le comédien redevient lui-même. Le politique, lui, est un autre ! Tout le temps. Son rôle ne le quitte jamais. C’est pour cela qu’il n’avoue jamais que ç’en est un ! Il peut, certes, le faire évoluer, comme dans les meilleures séries, retourner sa veste, changer de camp et  d’avis, voire même finir en prison, mais il restera à l’infini le personnage qu’il a choisi d’incarner au départ. Ou alors, s’il raccroche les gants, arrête la politique, force est de constater qu’il n’est…plus rien.

A Porto-Vecchio qui va mentir le plus ? 
A Porto-Vecchio, qui va mentir le plus, et le mieux ? Les jurés issus du monde politique ou du cinéma ? Les invités d’honneur, des médias ou de l’édition ? Les organisateurs font le pari que le temps de ces quatre jours de fête dédiés au Cinéma politique, personne ne mentira ! Chacun jouera franc-jeu, dira sa vérité, et que le vœu du Festival « faire se parler ceux qui en font et ceux qui la jouent » sera tenu !

 » Les organisateurs font le pari que le temps de ces quatre jours de fête dédiés au cinéma politique, personne ne mentira  » 

Un jury particulièrement éclectique
Le jury, particulièrement éclectique, est composé de femmes et d’hommes politiques de tous bords, de journalistes spécialisés, d’acteurs et de réalisateurs ayant incarné la politique à l’écran. Pour cette deuxième saison le jury est composé de : Sylvie Pialat , Présidente du Jury, Patrick Poivre d’Arvor, Frédérique Dumas, Alexis Corbière, Michel Field, Camille de Casabianca, Franck Louvrier.

 » En compétition : Six histoires, six destins, tous à la fois politiques et personnels « 

Un peuple et son roi. Le destin personnel d’une petite lingère qui perd son bébé qui rejoint celui de toutes ces femmes qui marchent sur la jeune Assemblée pour récupérer leurs droits… Le peuple des femmes a faim, il voit dans la Révolution son destin, tandis que le dernier Roi fait face au sien, quand sa tête roule dans le panier…

Silvio et les autres, c’est l’éternel retour de Berlusconi, qui après s’être forgé le destin «abracadabrantesque» qu’on connaît, entre magouilles et politicailleries, réapparaît dans le film en prince du « Bunga Bunga », à mi-chemin entre le rappeur de Miami et un Tino Rossi (aussi érotomane que calamistré), entouré d’une nuée de bimbos toutes amoureuses de sa splendeur, comme si sa disgrâce était définitivement oubliée.

Décapitalisation imagine le destin de Lise, jeune activiste de l’ultra-gauche qui perdant son compagnon lors d’une manif sévèrement réprimée, décide avec ses amis militants d’agir « pour de vrai ».Dans un avenir proche, le film se situe en 2020 – ils enlèvent les patrons du CAC 40 pour forcer le président Macron à exercer une politique résolument anti-capitaliste.

Utøya, 22 juillet. Radicalement situé sur l’autre hémisphère des extrêmes, Anders Breivik, norvégien et néo-nazi de 32 ans, décide que son destin est d’assassiner un maximum de jeunes travaillistes réunis en congrès sur l’île d’Utøya. Une histoire « horriblement » vraie, bien sûr, celle de cette folie haineuse qui ne peut que rappeler celle qui tétanisa l’Europe voici plus de 70 ans, et semble un peu partout y repointer son museau.

Amare amaro. Nous transporte dans l’actuelle campagne sicilienne où Gaetano, de son état nouveau boulanger du village, veut faire enterrer son frère, truand notoire qui vient de mourir. Il va se heurter au refus de l’ensemble du village parce qu’il n’est qu’un étranger revenu de France, doublé d’un frère de brigand. Ce destin va l’emmener plus loin qu’il ne l’aurait cru.

Les filles du soleil. Avec Bahar, leur commandante en tête, ce sont ces combattantes kurdes qui lancent l’assaut pour libérer leur ville du joug islamiste. Combat politique, historique, moral, c’est à la fois le destin d’un peuple qui se joue actuellement, mais aussi celui de cette courageuse Bahar qui veut retrouver son fils disparu dans cette ville…

En savoir plus
Festival du 25 au 28 octobre à Porto-Vecchio
Pass global* (accès à toutes les projections) pendant toute la durée du festival : 35€ – Infos pratiques
Site – Festival du film politique
Facebook – Festival du film politique

L’exposition ALÂTHAR consacrée à la thématique de la destruction et de la reconstruction
Le Festival est l’occasion de présenter le travail d’une photographe qui nous emmène dans un monde lointain et inaccesible. Elle explore les thèmes de la solitude, de la mémoire, de l’oubli. Son travail nous interroge sur la réappropriation du patrimoine par les populations, sur les difficultés d’exister dans les décombres de la guerre. Un regard de l’intérieur grâce à des images qui nous entrainent dans un monde indicible, lointain, inaccessible. Une mise en lumière sur un univers où règne le vide et l’abandon..lire la suite sur www.festivaldufilmpolitique.com