Atelier Corse – Sel parfumé
Qui a dit que le sel était fait pour saler ? Parfumer, colorer, surprendre, telle est la palette des possibles offerte par ce dernier lorsqu’on le mélange aux aromates du maquis corse. Coralie et Julien, deux gastronomes avertis ont tenté l’expérience et proposent aujourd’hui une gamme de sels aromatiques aux saveurs identitaires. Rencontre entre deux étals un dimanche de marché.
Pouvez-vous présenter ?
Coralie : J’ai 28 ans. Je suis graphiste-illustratrice. J’ai pas mal bougé, j’ai notamment vécu à Londres pendant 4 ans pour exercer mon métier. J’ai fini par descendre m’installer dans le Sud de la France en Languedoc. C’est là où nous nous sommes rencontrés avec Julien et que l’envie de développer un projet ensemble est née. On est plutôt complémentaires. Je me suis occupée de la partie communication visuelle, identité/packaging de notre marque et Julien de l’élaboration des produits. Nous sommes tous les deux amoureux de la gastronomie et avons une éducation culinaire qui nous a été transmise par nos mères et grand-mères. Nous aimons cuisiner et en partager les fruits.
Julien : J’ai 35 ans. Je suis né à Narbonne et suis toujours venu en vacances en Corse. Aujourd’hui, j’ai décidé de quitter mon Languedoc natal pour m’installer au plus près de mes racines, dans les alentours de Porto-Vecchio.
La Corse, c’est….
Coralie : Une découverte, un coup de cœur. C’est un art de vivre. Une autre façon de consommer et de communiquer, plus humaine; que ce soit dans la façon de traiter la terre ou dans la relation avec les autres. On est dans le Vrai.
Julien : Un peuple, une terre, celle de mes ancêtres.
Depuis quand existe votre marque ?
Officiellement, depuis septembre 2015 et on a commencé à travailler sur les marchés en début d’année.
Votre marque en trois mots ?
Qualité, Goût, Savoir-faire.
Nos produits sont à l’image du littoral corse, une rencontre entre terre et mer.
La méditerranée nous offre une fleur de sel de qualité qui cristallise l’été à la surface des tables salantes. Elle est cueillie à la main, égouttée pendant plusieurs jours au soleil, tamisée avant d’être associée aux senteurs du maquis.
Quel type de produit(s) proposez-vous ?
Nous assemblons de la fleur de sel et du gros sel avec des produits corses comme l’immortelle, la népita, le myrte, le romarin, le cédrat…
Pourquoi avoir choisi de travailler le sel ?
Julien : J’ai connu les métiers du Sel à Gruissan où j’habitais. J’ai travaillé sur le site de l’île Saint-Martin où notre sel est récolté. On y rencontre les sauniers, des gens du cru. Certains récoltent depuis plusieurs générations. Je pense que ce sont eux qui ont déclenché cette envie. La Corse a une histoire forte avec le sel et plus particulièrement à Porto-Vecchio, ancien bastion de l’activité saline de la région. Notre but et aussi de maintenir un lien, si petit soit-il, entre les métiers du sel et la ville de Porto-Vecchio.
Coralie : Le commerce du sel a accompagné l’essor de la ville de Porto-Vecchio. A ce jour, les salines ne sont plus exploitées. Nous n’avons pas la prétention de relancer cette activité, mais très humblement nous avons voulu réintroduire avec notre sel une certaine tradition.
Comment était exploité le sel de Porto-Vecchio ?
Coralie : De mémoire, 2 % de la production revenait à l’usage alimentaire. Le reste était utilisé pour le salage des routes et la chloration des piscines.
Quelle a été votre démarche pour créer le bon produit ?
Coralie : Nous sommes partis avec notre idée en tête et sommes arrivés en Corse. Sur place nous avons rencontré Stéphane Rogliano, avec qui nous avons travaillé afin de ne retenir pour nos assemblages que 7 saveurs sur les milliers que compte le maquis. Actuellement d’autres sont prévues pour cet été, car notre sel évolue au fil des saisons et des récoltes.
Julien : Le secret réside dans l’assemblage. Nous travaillons chaque fleur, feuille ou fruit de façons différentes afin que notre sel en absorbe le maximum d’odeur et de goût. On arrive à créer une harmonie entre le sel et le maquis.
Avec quels producteurs travaillez-vous ?
Coralie : Nous travaillons avec le Domaine Oltremontii pour nos olives. Nous avons choisi la Ghermana, la petite olive noire Corse qui a des arômes très développés. On travaille le cédrat avec Mari-Jo Brilliant, qui a une exploitation familiale d’agrumes bio à Tallone. Tous nos aromates sont issus de l’exploitation de Stéphane Rogliano.
Julien : Nous travaillons des produits identitaires et représentatifs du maquis.
Quels sont vos objectifs de développement ?
Coralie : Nous souhaiterions ouvrir un point de vente dans la vieille ville de Porto-Vecchio, avec un petit atelier ouvert au public, proposer des dégustations, de nouveaux produits. Nous souhaitons rester dans la Cité du sel, à laquelle nous sommes très attachés.
De nouvelles saveurs à venir ?
Coralie : Nous avons profité de l’évènement «Art’è Gustu » pour travailler et lancer une édition limitée avec une fleur de sel aromatisée à la lavande. L’idée est de travailler un produit d’exception, un peu décalé. Le résultat ? Une fleur de sel très colorée, très odorante et au goût unique.
Julien : Pour cet été, nous travaillons sur une saveur « tomate-basilic », toujours issue du terroir corse, à base de tomates bio. Il est important pour nous de travailler avec les produits de saison. Notre marque est vivante et évolue en permanence.
Où peut-on vous trouver ?
Coralie : Nous avons un stand tous les dimanches au marché de Porto-Vecchio et tous les mercredis au marché de Lecci (toute l’année).A partir de fin avril, nous serons sur le marché de Sartène, tous les samedis. Nos produits se trouvent aussi dans quelques épiceries fines. Nous serons bientôt à l’ Ortulinu, un magasin bio qui ouvre ses portes à Bonifacio.
Quelle est votre clientèle ?
Julien : Les jours de marché, comme aujourd’hui, nous voyons une clientèle de tout âge ! Le sel est universel et nos produits sont tout à fait abordables. Je dirais qu’ils s’adressent aux amoureux de la gastronomie corse.
Des évènements à venir ?
Coralie : Nous participerons au festival Art’è Gustu qui se déroulera à Aléria les 30 avril et 1e mai. Un festival qui fait la part belle aux rencontres et au goût. A cette occasion, Pierre Sang cuisinera un poisson en croûte de sel de notre atelier.
En savoir plus
Interview réalisée par Océane Court-Mallaroni – Introduction par Chloé Nury
Site – www.ateliercorse.com
Page Facebook – AtelierCorseSel
Contact – contact@ateliercorse.com