la Corse qui bouge et entreprend

Yann Benard, le direct dans la peau

Le direct, c’est son truc. Yann Benard est l’homme au micro et au smartphone qui parcourt la Corse à la rencontre de celles et ceux qui y habitent. C’est sur la page Facebook de France 3 ViaStella que ses « lives » sont visionnés par des milliers de fans. Ils y viennent voir une rencontre, un échange, des mots simples mais remplis de complicité entre un reporter et des interviewés amoureux de leur île. Aujourd’hui on inverse et c’est à nous de vous présenter celui qui a le direct dans la peau.

Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Yann Benard, j’ai 48 ans. Je suis journaliste à France3 Corse ViaStella. Mais Dieu que c’est compliqué de se résumer en 3 lignes ! En plus normalement c’est moi qui pose les questions !

La Corse c’est…
Là aussi c’est tellement compliqué de définir de manière rationnelle ce lien. C’est comme expliqué pourquoi on est amoureux d’une femme. Cela ne dépend pas seulement de son intelligence, de sa beauté ou de ses qualités d’une manière générale. Si «la Corse» me demandait pourquoi je l’aime ?  Je répondrai : « Parce que c’est TOI ! »

L’attachement viscéral à cette terre a aussi quelque chose de non exprimable
Bien sûr, je pourrais mettre en avant les grands classiques : Les racines, le village, la beauté, la diversité. Mais honnêtement, l’attachement viscéral à cette terre a aussi quelque chose de non exprimable.

Tes autres origines ? Yann ça résonne Breton ? 
Voilà, là c’est plus simple comme question ! Donc Je suis originaire de Castagniccia par ma mère : U Pietricaggiu. Mon père, lui, est Normand d’Origine. Et donc non, je n’ai pas de Bretagne dans mes gènes pour expliquer ce choix de prénom.

Quel est ton parcours professionnel ? 
J’ai toujours aimé travailler, être productif, être actif. J’ai commencé très tôt avant même d’avoir l’âge légal pour le faire. J’ai été plongeur, serveur, animateur radio, livreur, vendeur de fraises, surveillant, assembleur d’ordinateur, enseignant, producteur, régisseur, présentateur télé, journaliste et cameraman…et j’en oublie ! Mais pour résumer, mes métiers les plus importantes restent : Enseignant, prof de techno pendant 7 ans, producteur et régisseur de tzek et pido pendant plus de 10 ans, et présentateur journaliste et cameraman à ViaStella depuis pratiquement 20 ans.

Pourquoi les médias ?  
J’avais déjà eu une expérience très jeune dans une radio comme animateur, Alta Fraquenza et  j’avais aimé ça. Mais la vie m’avait entrainé dans une autre direction. Puis quand je m’occupais de Tzek et pido, on a rencontré Daniel Parigi et André Stefanaggi à France3 Corse, c’était le début des programmes de la chaîne. Étant passionné d’informatique un jour j’ai dit à Daniel qu’il faudrait faire une chronique sur ce thème mais sans penser la présenter. Il m’a dit « ok, écris-moi quelque chose », c’était en 1999….

Quels jobs as-tu fait à ViaStella ? 
J’ai commencé avec des chroniques informatiques. Ça s’appelait « Facile comme PC » . Mon dieu que c ‘était kitch ! Mais c’était une époque formidable. Il y avait une certaine folie, surement celle de quelque chose qui débute. Daniel insufflait ça dans le quotidien.

«J’ai continué en mode multi-casquettes »

Faire parler les gens, leur faire raconter leur vie, leur passion
J’ai fait la météo, les petites annonces, des chroniques sur un peu tout…Puis il y a eu le début des reportages, les rencontres avec les gens. J’aime les faire parler de ce qui les touche, de leur vie, de leur métier, de leur passion.

J’avais trouvé ce que j’aime faire par-dessus tout
Donner la parole, écouter, questionner, mettre en confiance pour recueillir encore plus. Ça m’a emmené ensuite à présenter des émissions comme « les missions vertes » sur l’écologie ou encore « mode d’emploi » sur les filières en corse. J’en avais la responsabilité éditoriale, je choisissais mes thèmes, mes sujets, mes interlocuteurs. J’ai aimé cela.

Une nouvelle aventure avec le numérique
Il y a eu ensuite encore une nouvelle aventure. Celle de partir sur le numérique, suivre ce changement de consommation média. De plus en plus de monde passent par leur tablette leur pc ou leur smartphone pour consommer les médias. Ils vont de plus en plus sur les réseaux sociaux pour s’informer, se sourcer d’actualités.

Combien de «directs » as-tu fait à ViaStella ? 
La production des programmes numériques de ViaStella c’est différents axes. C’est des modules et des produits courts fait en interne ou en partenariat, c’est aussi des « replay » et des archives qui sont exploitées. Mais c’est vrai que les lives offrent une réactivité, une interactivité et une productivité très importantes.

« Avec Laurent Simonpoli on en a déjà fait plus de 200 »

Tes meilleurs souvenirs ?
Je n’ai pour le moment (depuis 2 ans) que de bons souvenirs ! Ensuite c’est sûr que de pouvoir par exemple faire un direct dans la réserve des bouches de Bonifacio depuis le bateau de l’office de l’environnement de la Corse fut un moment magique. C’est quelque chose difficilement réalisable pour la télé classique et là c’est juste simple et efficace. Ensuite ça peut être chaotique pour des raisons techniques, des problèmes de réseau…

« On expérimente pas mal de choses nouvelles alors des fois on peut aussi avoir des soucis mais ce n’est jamais grave »

le direct au plus proche des gens
Allez chez les gens, dans leur monde. Le live permet en plus d’avoir un ton différent, c’est beaucoup plus naturel, comme dans la vraie vie. Le matériel pour réaliser les directs n’est pas imposant, du coup les gens ont moins d’appréhensions. Au final tout est plus spontané.

Combien de fois les vidéos sont vues en moyenne ?
En moyenne c’est entre 12 000 et 15 000 vues lors des directs sur Facebook. Des fois bien plus ! Ca fait toujours plaisir même si notre mission de service public nous autorise aussi à proposer des vidéos qui ne vont pas obligatoirement faire le Buzz. Ensuite les vidéos sont reprises sur les différents réseaux sociaux Instagram et YouTube par exemple.

Comment choisis-tu tes sujets ?
Avec Laurent on choisit en fonction de l’actualité en essayant d’aller là où justement la télé ne peut pas toujours être. On nous sollicite de plus en plus pour mettre en avant des événements sportifs, associatifs ou culturels.

Le matériel évolue rapidement
Aujourd’hui on utilise un smartphone avec un stabilisateur 3 axes, un liaison HF et un Micro HF. Demain j’espère que nous utiliserons un système nous permettant de transmettre avec une encore meilleure qualité vidéo. Et après demain ? Il y aura surement encore un autre système. Ça évolue très vite mais ça aussi c’est plutôt agréable.

On cherche, on trouve et parfois on se plante
Ça aussi c’est une expérience très excitante. Nous n’avons pas de règles figées. Avec Laurent on cherche, on trouve, des fois on se plante… Mais à chaque fois on cherche à être au plus proche des gens en étant le plus naturel et le plus vrai possible. Ensuite, on continue d’expérimenter et d’essayer.

On favorise l’interactivité avec les internautes
Nous sommes en direct. J’aime le direct car lors d’un live les internautes peuvent réagir simplement. Leurs réactions apparaissent à l’écran, c’est immédiat sans filtre. Les internautes font pleinement partis du live. Ils sont présents, actifs et je les incite toujours à l’être. Il y a ceux qui disent juste bonjour et ceux qui nous interpellent nous questionnent et même nous critiquent. Je cite tout le monde.

Quel « direct » aimerais-tu faire absolument ?
Difficile question ! Ça pourrait être un truc intense, fou, différent ou même dangereux. Le GR20 en intégralité en live et en plan séquence ? La visite d’une épave sous-marine ? Un saut en chute libre ou à bord d’un avion dont les moteurs viennent de lâcher ? Mais aussi tout simplement dans un champ avec un berger qui me parle avec émotion de l’amour de ses brebis ; quelque chose de vrai, de touchant mais pas de patos.

Un souvenir marquant ?
Quand on a fait un live au théâtre de Bastia pour le concert de soutien après les incendies en Castagniccia, je suis tombé durant le direct sur le berger qui a perdu ses chèvres. C’était vraiment poignant. C’était vrai, sans artifice.

Quelle est ta vision de la Corse d’aujourd’hui ?
Comme beaucoup de monde, une vision remplie de crainte et de doute pour l’avenir. Mais aussi avec énormément d’espoir évidement. C’est ça le moteur non ? Toujours espérer pour la suite !

Et celle de la Corse que tu vois pendant tes directs ?  
La Corse de l’engagement, celle des passions, et celle de l’espoir encore et toujours.

Ton actualité ?
Continuer de faire ce que j’ai toujours fait en prenant du plaisir. Écouter, partager et échanger. Ne pas savoir ce que je ferai demain mais me dire que j’essayerai de le faire le plus sincèrement possible.

En savoir plus
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Facebook – Yann Benard