la Corse qui bouge et entreprend

Jérôme Ciosi entre Paris et la Corse

Discret et élégant, Jérôme Ciosi l’est à la ville comme à la scène. Celui qui est le fils d’Antoine Ciosi réalise une carrière de guitariste professionnel entre Paris et la Corse où il revient souvent, notamment pour accompagner son père qui vient de fêter ses cinquante ans de carrière. C’est également aux cotés de Thomas Dutronc que ce musicien hors pair se produit régulièrement. Les différentes scènes sur lesquelles Jérome Ciosi se produit permettent de juger de la variété de son répertoire qui se promène volontiers du classique, au traditionnel corse en passant par le jazz manouche. Rencontré un jour de pluie dans un café de la Place de la République, le chanteur s’est prêté au jeu de l’interview avec la simplicité et le sourire en coin qui le caractérisent.   

CIOSIQuand et comment as-tu commencé à apprendre la guitare ?
J’ai commencé la guitare à 11 ans, il y a quelques années déjà. Des musiciens venaient régulièrement à la maison, en particulier Philippe Marfisi qui composait avec mon père. Je me rappelle bien la pièce très enfumée dans laquelle ils travaillaient et à l’époque ça n’était pas du vapotage ! Philippe laissait sa guitare à la maison et c’est comme ça que j’ai eu l’idée, un jour, d’ouvrir…la boite de Pandore ! Je me suis procuré une petite méthode pour commencer et je suis rentré au conservatoire où j’ai fait 6 ans de guitare classique.

Devenir guitariste professionnel s’est vite imposé comme une évidence ?
Effectivement, je ne sais pas trop pourquoi, vers 13 ou 14 ans, j’avais déjà cette idée bien ancrée. Mais j’ai quand même tenu jusqu’au bac !

Ciosi familleQu’en pensait ton père ?
Il était content que j’ai une vraie passion et que je puisse la vivre à fond. Mais il m’a toujours prévenu des difficultés du métier, sachant que ma personnalité ne lui semblait pas forcement toujours adaptée à ce milieu.

Tu l’accompagnes sur ses différents concerts et enregistrements, comment se passe le travail entre un père et son fils ?
Assez bien, compte tenu du fait que nous sommes chacun, à notre manière, un peu « pénibles ». En tous cas, malgré quelques anicroches, je suis toujours prêt à suivre mon père dans ses nombreux projets. Il faut dire qu’il a toujours quelque chose en tête. De son côté, mon père m’a toujours soutenu, aussi bien artistiquement que moralement.

Paris, un passage obligatoire pour un musicien professionnel ?
C’est sûr que même à notre époque de communication tous azimut, la proximité géographique d’un centre culturel comme Paris reste primordiale. Après, j’ai certains copains qui s’épanouissent très bien en Corse mais ça me semble plus difficile.

Comment as-tu rencontré Thomas Dutronc, comment collaborez vous au quotidien?
Nous nous sommes rencontrés à Palasca, dans un petit bar qui organisait des soirées musicales très sympas. Depuis nous sommes amenés à nous voir très souvent pour répéter, chercher des idées, jouer du Django ou bien rigoler, ce qui est une activité à part entière !

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Quel est ton regard sur la production musicale actuelle ?
Curieusement, j’écoute plus de musiques actuelles que lorsque j’étais plus jeune. Et je trouve qu’il y a vraiment de belles choses, même si il y a un recyclage important des musiques des années 70/80. C’est sûr que la créativité dans la 2ème partie du 20ème siècle reste incroyable.

Et sur ce qui est produit plus précisément en Corse ?
C’est un vaste sujet ! Je trouve qu’il y a sur l’Ile un enthousiasme pour la musique assez unique pour une région si petite. Par contre, le système n’étant pas du tout structuré ou organisé, cela ne facilite pas l’essor de notre musique qui mériterait d’être plus valorisée à l’extérieur.

Quels sont tes projets pour cette année ?
Thomas va sortir en mai son 3ème album et nous allons partir pour une grande tournée cet automne. Personnellement, j’aimerais faire un disque de guitare avec beaucoup de mes compositions !

Propos recueillis par Diana Saliceti
Crédit photo : williamalix.com et Diana Saliceti
Twitter Jérome Ciosi : @JCIOSI

Vidéo Jérome Ciosi et Thomas Dutronc Jazz à Marciac