Pascal Giacomini
Pascal Giacomini est un artiste. Des étoffes, des pierres, des matières ou des perles ornent les murs de l’atelier de son village d’Urtaca. Artisan- maroquinier, il s’est formé à Paris et à New-York avant de revenir s’inspirer et créer en Corse. Les magazines de luxes s’intéressent à ses créations. On les retrouve d’ailleurs dans Mafiosa ou dans la prochaine production corse les Exilés. Pascal prend alors le rôle d’habilleur et de chez costumier. Un travail reconnu et toujours de qualité, son exigence. Rencontre
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Pascal Giacomini. Je suis artisan maroquinier et originaire du village d’URTACA en Balagne.
Quel est votre parcours de formations ?
J’ai obtenu à Nice un brevet d’étude professionnelle et un certificat d’aptitude professionnelle en sellerie maroquinerie. J’ai ensuite rejoins sur concours » les compagnons du devoir du tour de France « . J’ai fait le pari de poursuivre ma formation au métier de la maroquinerie pour acquérir plus de techniques et de savoirs au contact de la vie active.
Quelles sont vos premières expériences ?
J’ai débuté à Paris en alternance la journée chez les » Créations Melloni » ; un petit atelier du 10ème arrondissement qui réalisait des sacs et des pochettes pour de grandes marques dont : Cerruti, Yves Saint Laurent Franck & Fils, Sidonie Larizzi. Le soir et le week-end je perfectionnais ma pratique et mon travail avec Maître Renard, à la maisons mère des Compagnons, place Saint Gervais dans le 4ème arrondissement de la capitale. Après 3 années à travailler avec les héritiers du compagnonnage, né à l’époque du Moyen-Âge, j’ai décidé de découvrir de nouveaux horizons.
Des expériences plus modernes ?
Oui. C’est dans les ateliers de Léo Isba à Villeneuve Loubet que j’ai poursuis mon parcours. Quelques années plus tard j’ai ainsi pu intégrer le bureau de style de l’entreprise de sportswear « School RAG » basée à Antibes. J’ai pris le poste de responsables de la création des accessoires : de la conception des croquis, au choix des matières, à la validation des prototypes jusqu’au suivi de la production. Une expérience passionnante !
Quand vous êtes-vous orienté vers le luxe ?
J’ai côtoyé les métiers de la mode haut de gamme à Paris en intégrant la maison » Yohji Yamamoto » en tant qu’assistant responsable de boutique pendant 10 ans. En 2003 je décide de larguer mes amarres parisiennes pour prendre le destination de New-York une nouvelle étape important dans ma carrière.
New-York la ville où vous avez le déclic ?
Corse d’origine, je pars pour une autre île, celle de Manhattan sur un coup de coeur et un coup de tête. En arrivant là bas je me suis soudain libéré du regard des autres et j’ai ressenti une certaine liberté. Exilé pendant 3 ans c’est en arpentant le » fashion district », quartier qui rassemble tous les fournisseurs de la mode que j’ai véritablement eu le déclic. J’ai ressenti le goût pour les matières et mon instinct de créateur. Les étoffes, les peaux précieuses, les pierres fines, les perles…tout symbolisait ce que j’avais toujours voulu être : un créateur. Ici le mélange de matières se déclinent à profusion ! Résultat j’ai créé un petit atelier dans la boutique d’une amie sur Broome Street.
Vous y avez créé votre première collection ?
Comme l’américain qui ose, je mélange et détourne les matières premières pour faire des pochettes comme des bijoux, le plus souvent en pièces uniques ou en petites séries. C’est à partir ce ses créations que j’ai fait ma 1er collection. C’est en 2006 à mon retour des États-Unis que je l’ai présenté à Paris. Les modèles étaient baptisés du nom de rues New-Yorkaise en hommage à la ville qui m’a accueilli et qui m’a inspiré !
Une collection qui vous a fait connaitre ?
Oui ! Quelques mois plut tard, la maison « Azzedine Alaïa » me propose le poste de responsable du Corner à l’espace luxe des Galeries Lafayette. Travailler pour cette prestigieuse maison est une très belle expérience ! Mais le désir d’imaginer des sacs, de toucher des matières étaient plus forts que moi !
Un nouveau départ ou plutôt un retour en Corse cette fois-ci ?
Monsieur Alaïa m’a encouragé à poursuivre dans la création de mes propres modèles; Après 3 années à Paris, j’ai décidé de repartir sur mon île, la Corse ! Comme Pascal Paoli, l’Exilé était de retour au pays 😉
Vous créez votre atelier en plein coeur de votre village familial ?
En mai 2011, c’et la naissance de mon atelier, place de l’église au coeur du village dans l’ancien commercer de ma mère. L’enthousiasme, la joie de créer de nouveau sont au rendez-vous pour ma plus grande joie ! La 1er création est l’un de mes best sellers : une pochette , la « DELANCEY ». Elle est en agneau plongé, rehaussée de six roses du même cuir en reliefs. Elles ont été assemblées pétale après pétale dont les tiges sont sérigraphiées à l’intérieur sur la doublure. Dans les créations les intérieurs de mes sacs sont aussi importants que les extérieurs.
Des stars ont adopté votre pochette ?
Oui. On l’a vu en autre au bras de Hélène Fillières, l’actrice qui joue Sandra Paoli dans Mafiosa, mais aussi au bras de l’actrice Emilie Dequenne lors du dernier Festival du Film de Cabourg et dans une version plus personnalisée pour Mademoiselle Catherine Deneuve !
Quel est votre mode de production ?
J’ai fait le choix de produire en faibles quantités ou en pièce unique et sur commande. Je reçois mes clientes sur rendez-vous à l’atelier, afin de donner l’envie d’avoir un sac ou une pochette personnalisée unique !
Comment avez-vous intégré le milieu fermé du cinéma ?
J’ai une passion pour le cinéma depuis mon enfance. C’est mon ami, Henry Chapier qui m’a ouvert les portes pour la 1er fois de ce milieu. Pendant 4 ans j’ai pu être son assistant. C’est là où j’ai commencé à côtoyer les actrices et les réalisateurs.
Vous êtes aussi présent dans les tournages en Corse ?
Oui. en 2013 j’ai travaillé comme habilleur pour la série Mafiosa « saison 5″ puis comme costumier – habilleur sur le court-métrage de Fredéric Farrucci » Sisu » qui doit sortir cette année. En ce moment je travaille comme chef costumier pour le film du réalisateur Rinatu Frassati : » Les Exilés ». Le tournage débute fin avril en balagne. Une très belle aventure !
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Page Facebook : Pascal Giacomini
Contact : pascalgiacomini@yahoo.fr