Road Trip en Corse
Clarisse est une jeune parisienne de 25 ans, éducatrice spécialisée auprès d’adultes handicapés. Elle aime la littérature et les voyages. Après 5 mois de découverte de l’Amérique du Sud, sac sur le dos, elle est partie à la découverte de la France. Un road-trip à la rencontre des cultures régionales et de ses habitants. Retour sur son passage en Corse.
Pourquoi découvrir la France et ses régions ?
Pourquoi voyager à des kilomètres quand on peut faire de riches découvertes et de belles rencontres dans son propre pays ? Voilà ce qui m’a encouragé à découvrir mon pays.
Quel était le principe ?
Faire du stop et dormir chez l’habitant. Pour rencontrer les gens j’ai choisi de dormir chez eux. Rentrer chez les gens permet d’échanger plus facilement et d’être au plus proche de leur quotidien.
Comment choisissiez-vous vos hôtes ?
Ils étaient des amis, des amis d‘amis, des connaissances de gens rencontrés sur la route et des inconnus. Au total, j’ai dormi chez 61 personnes en 129 jours. Voyager seule permet d’être plus ouverte aux rencontres.
Connaissiez-vous la Corse ?
Non. Je n’y avais jamais été avant ce tour de France. J’ai d’abord hésité à cause de raisons pratiques et économiques. Finalement j’ai voulu y aller pour me faire mon propre avis.
Quels étaient vos aprioris ?
Avant d’arriver sur l’île, j’avais des idées préconçues sur la Corse et ses habitants. L’île est belle, les corses ne sont pas très accueillants, ils sont très fiers… Des clichés que j’ai pu confronter à la réalité.
Quel a été votre parcours ?
Je suis arrivé à Propriano. J’y ai rencontré Marc Serra, un commerçant âgé de 87 ans qui travaille depuis plus de 60 ans dans un magasin situé dans la rue principale de la ville. En passant par Sartène, j’ai rejoint Bonifacio en faisant du stop. Une très belle découverte ! J’ai visité l’impressionnant cimetière et fait la rencontre de deux papys corses qui m’ont parlé du bonifacien. J’ai fait une belle découverte culinaire : Les aubergines à la bonifacienne ! Grâce à trois espagnols, j’ai rejoint Ajaccio sous la pluie. J’ai dormi chez Chantal et Alain, deux corses d’adoption. Ils m’ont appris quelques mots corses. Direction Corte où j’ai entendu pour la première fois des chants polyphoniques. Un très bon souvenir ! A Saliceto, j’ai eu le privilège de dormir dans une maison typique : Murs de pierre, toit en lauzes et plafonds peints. J’ai découvert l’attachement des habitants pour leur maison familiale. En Balagne, j’ai rencontré antoine dans le petit village de Santa-Reparata. Il était en train de retaper un vieux moulin, un ancien pressoir à olives. Après un détour par la citadelle de Calvi, j’ai rejoint le continent le 25 novembre au matin.
Quels sont vos meilleurs souvenirs ?
Je retiens surtout les rencontres avec les habitants. Pour les paysages, j’ai beaucoup aimé l’intérieur des terres avec les petits villages de montagnes. Corte est peut-être mon meilleur souvenir. Sûrement parce que j’y ai rencontré de jeunes corses fiers, empreints de leur culture et ravis de me la faire partager.
Des difficultés rencontrées ?
En repartant de chez Antoine, à Santa-Reparata-Di-Balagna, sûrement plus concentrée sur la vue sur l’Ile Rousse que sur mes pieds, je me suis tordue la cheville. Je suis repartie avec mon sac lourd pour faire du stop jusqu’à Calvi. La cheville douloureuse et gonflée, je suis arrivée boitillant aux pieds de la citadelle. Il est important de se convaincre que demain est un autre jour !
Finalement les corses sont-ils accueillants ?
Pas une nuit je n’ai dormi dehors ! C’est une belle preuve de l’accueil des corses. Quand on vient dans une démarche positive, intéressé par l’autre et sa culture, on est, je pense, forcément bien reçu. Pour le stop, je suis plus souvent montée dans la voiture de vacanciers ou de corses d’adoption.
Les mots qui décrivent le mieux les corses rencontrés ?
Accueillants, fiers et loquaces.
Qu’avez-vous découvert des richesses corses ?
Grâce aux personnes rencontrées j’ai découvert une petite partie de son histoire, de sa musique dans un bar avec des jeunes corses autour d’une guitare et de sa gastronomie, avec les aubergines à la bonifacienne, le figatellu, le vin rouge, sans oublier la Pietra et l’Orezza !
Avez-vous envie d’y retourner ?
Le mode de déplacement en stop m’a conduit à emprunter les principaux axes avec une météo qui n’a pas toujours été clémente. Je n’ai donc pas pu profiter de tous les paysages que peut offrir l’île. Je veux aussi revoir les corses que j’ai rencontrés ! Voilà deux bonnes raisons de revenir rapidement.