la Corse qui bouge et entreprend

Marcè Lepidi Acquaviva

Marcè est un artiste, graphiste, dessinateur et peintre qui fait du pop’art son univers. Depuis son plus jeune âge il exprime sa créativité en l’adoptant comme un art de vivre et un moyen d’expression. Exilé à Zilia, où il a installé son atelier, ll y conçoit des créations avec un subtile mélange d’images et de couleurs. C’est un artiste heureux , engagé et capable de trouver son inspiration devant le design vintage d’une boite de céréales, que nous vous faisons découvrir sur Pari(s) sur la Corse.

Marcè LepidiPeux-tu te présenter en quelques mots ?
Marcè Lepidi Acquaviva, j’ai 30ans je suis Cortenais j’habite en Balagne et je passe mon temps à Bastia ! Plus sérieusement j’ai quitté Corte pour m’installer à Zilia où j’ai mon atelier mais je passe énormément de temps à Bastia. Même si la Corse est riche en événements culturels et particulièrement en Balagne, je pense que la ville de Bastia culturellement en est la capitale ; et puis je suis bastiais de cœur (rires). Mes potes ajacciens vont me détester. Cela fait maintenant une bonne dizaines d’années que je bidouille les images et les couleurs et aujourd’hui je suis content car mon travail commence à plaire.

Ta Corse en 3 mots ?  
Belle, riche et complexe.

Comment est née ta passion pour l’art et la peinture ?
Ce n’est pas vraiment une passion, du moins ça ne l’était pas au début. Je dirai plutôt un état d’esprit. J’ai toujours dessiné dès mon plus jeune âge. Mon père et mon frère avaient un bon coup de crayon et j’ai suivi.

marcè Ça a commencé par les tables du collège.
Ça a commencé par les cahiers des copains, sur les tables du collège et puis le reste est venu. Ensuite, automatiquement lorsque tu baigne dans cet univers, tu restes attentif à tout ce qui est graphique et coloré autour de toi. Puis naturellement tu découvres des techniques, des courants artistiques qui t’inspirent…

La créativité tu l’as ou…pas
Ensuite les idées et les projets arrivent et tu enchaines les créations, tu ne t’arrêtes plus ! Je pense que la créativité tu l’as ou tu l’as pas. Tu as beau la mettre de coté, elle revient toujours vers toi à un moment.

paoli rQuelle a été ta 1ère création qui a eu du succès ?  
Avec le recul maintenant je dirais le Paoli rock’ n’roll qui tire la langue ; 10 ans après on m’en demande encore ! Je n’aurai jamais pensé que cette création ait autant de succès. C’est impossible d’oublier ce personnage qui, plus de deux siècles après sa mort, arrive à se glisser dans l’univers pop’art insulaire.

La réalisation dont tu es la plus fière ?
Paoli encore une fois ! Un jour, lors d’une exposition rue Napoléon à Bastia, une toute petite fille toute souriante est venue me tapoter l’épaule. Elle était venue me dire que le jour même en classe, leur maitresse d’école leur avait parlé de ma création avec le Babbu et qu’ils en avaient discuté durant tout l’après-midi ! Etant donné que dans les livres d’écoles l’histoire de la Corse et ses personnages n’y sont pas inscrits, ça fait plaisir !

ayrtonLe « Ayrton, i’m your fan » a fait le tour du monde.
J’en garde un très bon souvenir. La création a été publiée par La page Facebook de la fondation Ayrton Senna, ce qui lui a permis de faire un tour du monde virtuel avec plus de 2millions de vue et presque 20000 likes ! Elle a été retweetée par les comptes officiels McLarenF1 et par certains pilotes. C’est sans aucun doute mon plus beau souvenir !

Comment définis-tu ton style ?
Il est très difficile de définir soit même son style. Il faut plutôt demander ça aux personnes qui apprécient mon travail. Mais j’ai tendance à dire que cela est du pop art made in Corsica. Je ne me considère pas comme un peintre, j’aime dire que je bricole avec des images et des couleurs. Une chose est certaine, il y a un coté militant qui est à mon sens très présent. La langue corse, notre culture, nos particularités…c’est l’ADN de mon travail et j’y tiens.

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Quels sont les univers créatifs qui t’inspirent ?  
Mon univers est vaste et très réduit à la fois. J’ai été bercé dans un univers SF nineties / 2000. Une époque portée sur le renouveau, l’iconographie, la mode et la publicité où l’utilisation d’éléments visuels de la culture populaire explose. Dès le début pour moi c’est ses symboles de la pop culture qui m’ont inspiré. Cette époque où c’était la mode des tee shirt Kultes que j’achetais en piquant de l’argent dans le portefeuille de ma mère !

box marcèJe peux bloquer une heure devant le design vintage d’une boite de céréales.
Impossible de passer à coté du maitre Andy Warhol et de tout ce que ce mec a laissé comme artistique durant sa vie. J’adore tout ce qui est coloré, les logos, la typographie, le design. Je suis capable de bloquer une heure devant le design vintage d’une boite de céréales. J’aime tout ce qui est graphique et tout ce qui le représente.

Parles nous de ta technique créative ?  
Comme beaucoup d’artistes, je suis autodidacte. J’ai toujours dessiné au crayon. J’ai découvert ensuite diverses techniques numériques avec du print sur divers supports tels que le canvas ou le dibond puis est venue la peinture.  Plutôt acrylique, sous différentes formes comme en spray ou markers ainsi que le pinceau ou le rouleau. J’utilise également beaucoup la technique pochoir et le collage.

marcé 2Je travaille sur du bois, un support vivant.
Je suis passé directement sur du bois car j’aime sa rigidité. Je n’aime pas peindre sur les toiles châssis conventionnelles ; je n’ai quasiment aucune réalisation sur toile exceptés les tirages print. Le bois est vivant, ce qui nécessite un énorme travail de préparation. Tu dois le sélectionner et le traiter pour ensuite passer à la découpe et au montage. Je me régale ! J’ai toujours été un gros bricoleur ; j’adore ça ! D’ailleurs j’utilise beaucoup du bois de récup car il y a un vécu et je trouve que ça apporte un truc en plus.

Travailles-tu sur commande ou par coup de cœur ?
Les deux bien évidement et actuellement je vais t’avouer que les commandes passent en 1er. En fait les gens ont un coup de cœur et me passent commande (rires )

Il faut franchir les frontières de l’île pour évoluer
Il est difficile de vivre de l’art, encore plus en cette période de crise. C’est pour ça qu’une certaine logique de choix s’impose entre les commandes et les coups de cœur. Je pense qu’il faut plus de temps et de recul pour pouvoir dire si oui ou non on peut vivre de l’art. Une chose est certaine, et cela pour tout artiste, à un moment donné il faut franchir les frontières de l’ile pour évoluer.

SONY DSCQui sont tes acheteurs ?  
Etonnement ça va du jeune étudiant au tout jeune retraité en passant par le couple classique qui emménage et souhaite décorer son appart. Tu sais le coup de cœur n’a pas d’âge et le pop’art non plus. Mais ici ça reste encore délicat dans ce domaine. Je suis toujours très étonné par le panel client. Il est très varié.

On a la chance en Corse d’avoir une vraie appétence pour l’art.
Il ne faut pas oublier d’où l’on vient. Je n’irais pas jusqu’a dire que l’art est une futilité pour certains mais nous sortons d’une société où nos anciens ont connu et vécu une époque difficile. Et aujourd’hui encore, il est inconcevable pour beaucoup de débourser de l’argent pour acheter une peinture ou une création qui ne sont pas prioritaires. Je le comprends tout et je le respecte. Ceci dit on a quand même la chance d’avoir un engouement monstrueux autour de l’art en Corse.

Je vis de très beaux moments grâce à l’art.  
Je suis toujours heureux face à des personnes qui arborent un large sourire devant mes créations. Il y a toujours quelque chose dans une réalisation qui les touche personnellement ou qui les rattache à un souvenir. C’est la que c’est intéressant et où je vis de supers moments !  Je pense que pour vivre de l’art, il faut tout d’abord que cela plaise et que cela est un impact dans la société dans laquelle tu vis. Il faut aussi trouver un bon rythme et réunir toutes les conditions pour ne pouvoir faire que ça en y consacrant tout son temps.

Tu as décoré le Beauty Truck, as-tu d’autres projets de ce type à venir ?  
Oui, quand les filles de Corsica Beauty m’ont proposé de décorer leur camion, j’ai immédiatement accepté et je me suis régalé ! J’ai d’autres projets de ce type mais chut…tu verras bientôt.

camion 1

SONY DSCEs-tu présent en-dehors de la Corse ?
Pas encore assez (rires) ça demande beaucoup de temps et d’organisation pour le moindre déplacement hors de l’ile. Puis faut être réaliste, des  » Marcè  » sorti de l’ile tu en as à tous les coins de rue. Heureusement il y a des gens comme  » saveriu  » du restaurant l’Alivi et chez minnà à Paris ainsi que  » Jean marc  » du Mulinu sans oublier  » claire  » de l’octopussy à Nice qui n’hésitent pas à mettre tous leurs moyens pour t’aider à mettre en avant ton travail. Je leurs en suis très reconnaissant, eux et ainsi que tous les autres qui se reconnaîtront. Mais encore de belles choses m’attendent en Corse, hè longa a strada !

L’artiste « non corse » que tu préfères ?
Il y en a une tonne !!! Mais pour en citer un je dirais DEATH NYC. C’est UNE artiste, elle vient évidement de New York, je suis un grand fan de son travail. Je viens d’acquérir une de ses pièces, c’est une artiste qui monte (rires ). En France j’adore BAD GEORGES un ancien de Kulte.

Le lieu où tu rêves d’exposer ?
J’aimerais déjà visiter un ART BASEL à Miami après niveau expo Paris c’est quand même l’une des capitales de l’art. Donc je signe de suite pour Paname.

SONY DSCTa dernière réalisation ?
« Ingioia Cocacola ». Un petit clin d’œil à l’histoire et au fondateur de l’ancêtre du Cocacola une Acrylique sur bois visible sur ma page Facebook.

Ta prochaine ?
Je travaille sur un support pas très courant et original je n’en dis pas plus… à suivre.

En savoir plus
Page Facebook : Marcè Lepidi Acquaviva
Site internet : www.lepidi-corsica.com
Contact : lepidi.corsica@gmail.com