la Corse qui bouge et entreprend

La Corse séduit à Londres

La semaine dernière, Paris-sur-la-Corse s’envolait à Londres avec l’entrepreneuse Chloé Nury et 4 marques corses dans les valises. Une première initiative qui s’inscrit dans le développement du webzine et dans une volonté d’offrir un véritable accompagnement aux entrepreneurs qui nous font confiance depuis le début de cette aventure et souhaitent développer leurs marques sur de nouveaux marchés.

london 56Londres est une ville à part, elle ne ressemble à aucune autre.
Avec 8,6 millions d’habitants, soit presque 4 fois plus que Paris et plus de 26 fois celle de la Corse, la capitale anglaise peut se targuer d’être un petit monde à elle toute seule ou (presque) tout est possible. Les habitants vous le diront : cette ville ne ressemble à aucune autre métropole ! Le côté « local » est largement intégré depuis des années et l’esprit de communauté est omniprésent. Londres combine les avantages d’une grande ville avec un côté campagne très important. Ses nombreux quartiers donnent l’impression d’avoir une multitude de villages réunis dans une seule ville.

« Il y a un côté humain qu’on ne retrouve pas dans d’autres grandes villes. Il est fréquent de connaitre ses voisins ici, les gens vivant dans les mêmes quartiers se connaissent, il y a une véritable entraide. » – Frédérique Andreani, journaliste correspondante pour plusieurs médias français et anglais.

londres20L’approche locale est à privilégier pour s’implanter. 
Une donnée importante à garder en tête lorsque l’on souhaite pénétrer sur ce marché où la concurrence fait rage. Si les enseignes mondialement connues comme Harrods ou Selfridges font rêver, l’approche locale est parfois beaucoup plus efficace pour toucher le cœur des londoniens, et y rester. Et c’est à cet aspect que nous avons souhaité nous intéresser durant ce séjour british en allant à la rencontre des résidents, anglais pure souche ou expatriés qui ont pris le temps de partager avec nous leur vision de la ville, du marché, mais aussi de la Corse et de son potentiel de développement ici.

londres14La Corse, « the best kept secret », une île méconnue.
Paris-sur-la-corse a rencontré une dizaine de locaux issus de tous les horizons, incluant également quelques corses expatriés. Le verdict cependant, restez assez unanime sur la question, la Corse est encore très peu connue de ce côté-ci de la Manche.La plupart des interrogés sont assez d’accord sur la question, la Corse reste encore une destination « de niche », réservée à une certaine catégories de personnes présentant un niveau d’éducation supérieur, ayant l’habitude des voyages et possédant souvent un pouvoir d’achat conséquent, permettant d’avoir accès à ce qui se fait de meilleur. Et le meilleur pour beaucoup, c’est le côté nature sauvage et préservée qu’offre la Corse. Au-delà, c’est le vide intersidéral, personne ne sait vraiment ce qui se trame sur cette île à la fois si prêt…et si loin.

« Quand je parle de la Corse aux anglais, les réponses sont souvent les mêmes. Soit ils ont été et ont adoré, soit ils me parlent de Napoléon, ou de la question de l’indépendance. Selon mon expérience et les personnes que j’ai pu rencontrer autour de moi, les gens qui partent en Corse sont souvent des gens qui ont déjà l’habitude de voyager, qui sont également assez « éduqués » culturellement parlant. »- Frédérique Andreani

test15Exemples de réponses à la question « que pensez-vous de la Corse ? »
« La Corse, où est-ce ? »
« Est-ce une île française ou italienne ? »
« Vous y vivez à l’année ? »
« La gastronomie corse reste assez lourde, ce sont des repas de montagne, difficile à digérer, loin du raffinement »

Un potentiel à développer et une histoire à écrire.
Un travail qui nécessite avant tout de changer les habitudes et d’ouvrir l’esprit des anglais.

« En Corse, il y a un potentiel de création incroyable dans tous les secteurs. Le problème, c’est que tous les corses ne comprennent pas forcément que pour sortir de la Corse, il faut connaître le marché extérieur…et s’y adapter ! Il faut mettre les moyens et les formes pour avoir un marketing et un suivi organisé, et être réactif ! C’est essentiel ici. On néglige souvent le budget marketing, et c’est là où le bât blesse. Il faut aussi garder en tête que la concurrence est rude, si ton produit reste 3 mois à « l’affiche », c’est déjà un grand pas ! » – Gabrielle Mulas, ex-directrice de l’association des corses à Londres

londres12Un vrai travail à faire pour mettre la Corse en avant. 
Le Royaume-Uni reste relativement vierge de toute initiative suivie à l’heure d’aujourd’hui. Sans oublier les connaisseurs et les résidents expatriés sur place, qui existent, reviennent et prennent plaisir à retrouver les produits insulaires qui malheureusement se font rares. « On voit parfois des gens qui ont été en Corse venir nous demander si nous vendons des produits insulaires » – Vincent, manager du Pascalou (épicerie fine à Chelsea)

« Je pense qu’il faut pouvoir s’appuyer sur les compagnies aériennes qui assurent les liaisons directes pour la Corse, que le voyageur puisse acheter à bord à travers le magazine de la compagnie, où y trouver des points de vente à son retour. C’est une des premières cibles du marketing à avoir en tête, ces gens sont séduits, ils veulent revenir avec des souvenirs, en faire parler autour d’eux. » – Gabrielle Mulas, ex-directrice de l’association des corses à Londres

Prendre conscience des disparités entre les deux cultures.
Ils existent de vrais disparités en français et anglais, ce n’est pas pour rien qu’on se charrie mutuellement depuis des décennies. Lors des dégustations des biscuits A Cuchjarina par exemple, les anglais recherchaient toujours le côté croquant, croustillant, « crunchy » comme ils disent, alors que les expatriés appréciaient plutôt le côté moelleux et fondant. De même pour les confitures Anatra, les parfums originaux de type chutneys pêche, framboise, oignons, ont fait sensation chez les british ! Ils les mangent avec du fromage, et des crackers !

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Une gastronomie au succès unanime. 
Un succès sans équivoque, avec un premier point de distribution en négociation pour l’une de des marques participantes. Et une certitude coté Pari(s) sur la Corse, celle d’un deuxième voyage sur place dans les mois qui viennent, déjà en préparation pour 2016.

london35L’approche bio et santé au Royaume-Uni.
La santé ici fait souvent la une des journaux. L’accès aux soins gratuits est souvent long et fastidieux, et les praticiens privés très chers pour le budget moyen. Un facteur qui influe sans doute sur le culte du sport et du bien-être dont on entend parler à longueur de journée. Il y a des gyms à chaque coin de rue, les graines de chia et le kale sont partout sur les menus des restaurants, et le paracétamol s’achète en supermarché, à côté des sirops pour la toux et vitamines en tout genre.

La Corse a une place à prendre.
Un réflexe d’achat, qui semble beaucoup plus intégré dans le paysage de tous les jours qu’en France. Et la Corse a une place à prendre ! Lors des rencontres, la marque française, bio et « régionale » la plus souvent citée était celle de l’Occitane. Pour autant, presqu’aucun des participants interrogés ne connaissaient l’existence de l’immortelle corse, pourtant extrêmement vantée par ce grand nom de la cosmétique.

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london26Ce qui plait c’est le coté sain, nature et l’innovation.
Mais qu’importe la provenance, ce qui plaît avant tout, c’est le côté sain, nature et l’innovation, comme l’a montré les tests avec les cosmétiques Solyvia, donc l’une des principales singularités est celle de proposer un conditionnement en roll-on pour certains de ses produits. Une idée ingénieuse et facile à utiliser, largement plébiscitée par le public de testeurs :

« Je ne connaissais pas du tout ce système de roll-on, je trouve que c’est une super idée, on utilise moins de produits et on peut le ranger facilement dans un sac à main. Oui, c’est le genre de produit que j’achèterais. » – une participante de l’équipe Flint Wines

« J’aime l’idée, j’imagine bien les parents fortunés acheter ce genre de produits de niche pour leurs enfants. En fait, c’est typiquement ce que ma femme achèterait pour nos enfants. Bio, anti-bobos ou piqures d’insecte, parfaits pour partir en vacances. » – un participant de Flint Wines

« C’est mieux que le paracétamol (à propos du roll-on Head’ake) ! Et plus sain. » – Marlène chef et styliste culinaire

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lodon32La mode est à l’image de la ville : en perpétuelle évolution.
La mode ici est à l’image de la ville. Vaste, variée, en perpétuelle évolution, et ouverte d’esprit. Les grands noms sont à l’honneur, mais les corner shop ou boutiques de quartier ne sont pas en reste. Le plus important étant de choisir le bon quartier pour s’implanter, car les syles et tendances évoluent d’une rue à l’autre.

La « french élégance » séduit outre manche.
Avec ses chapeaux et ses élégants caftans « so french », la marque Nine a su séduire Outre-Manche. Chloé s’est fait arrêter plusieurs fois dans la rue par des passants, certains lui demandant même de poser en photo avec eux ! Bonus, elle s’est faite approcher par un photographe professionnel et a même eu droit à un shooting offert du côté de Sommerset House et de la Tamise. Un inconnu devenu désormais un bon copain, partant pour réaliser les prochains shooting mode des marques insulaires ! Plutôt bon signe non ?

Un bon marketing et une pointe d’originalité sont obligatoires. 
Le terrain reste très concurrentiel cependant, et les événements pop-up, sont sans doute un bon moyen de tâter le terrain, et de se faire connaître. En gardant en tête que pour plaire, un positionnement fort, un bon marketing et une pointe d’originalité sont requis.

Day 59 - Olympic Torch Relay

londres17La Corse a sa place en Angleterre.
La Corse a sa place en Angleterre, au même titre que la Gascogne, la Provence, la Bourgogne…ou Paris ! Mais il y a pour cela un important travail à faire et un suivi permanent à assurer pour rester à l’esprit des habitants. Une idée pour le futur ? Obtenir les faveurs d’une célébrité locale, connaissant la Corse et capable d’en parler à ses « fidèles ». Un ambassadeur « Made in UK » pour aider à faire découvrir une autre facette de cette île sauvage certes mais aussi talentueuse et riche en produits en tout genre, dont la réputation reste à faire.

« Il n’y a rien de négatif sur la Corse pour le moment, vous pouvez tailler vous-même la réputation que vous voulez. Et les anglais qui connaissent, adorent la Corse. » – Aurélia, responsable communication spécialiste vin.

londres11Pari(s) sur la Corse accompagne les entrepreneurs.
Il faut garder en tête qu’avec du travail, de la persévérance, de bons contacts et une bonne connaissance du marché, il est tout à fait possible de se frayer un chemin sur ce marché, et d’y rester. Cette première initiative à Londres, montre tout le potentiel pour des entrepreneurs corses qui souhaitent se développer à l’international. Pari(s) sur la Corse continue sur sa lancée et invite tous ceux intéressés par un accompagnement personnalisé dans leur développement en local, national et à l’international, à nous contacter. L’aventure ne fait que débuter !

En savoir plus 
Interviews et article réalisés par Chloé Nury
@ Pour les marques, les entrepreneurs et les créateurs corses, si cous êtes intéressés par notre démarche et par les événements à Paris, à Londres et en Corse, contactez Yann à ydrumare@gmail.com et chloe@cncomms.com.

Merci aux 4 marques partenaires qui nous ont fait confiance : A CuchjarinaAnatraNine et Solyvia,