la Corse qui bouge et entreprend

Ça tourne avec Laurent Simonpoli

Cinéaste et cinéphile passionné, Laurent Simonpoli est scénariste et réalisateur de quatre courts-métrages. Il coprésente aussi l’émission Mèches Courtes diffusée sur France 3 Corse ViaStella, chaîne dont il est le responsable des programmes numériques. Rencontre sur Pari(s) sur la Corse avec un expert du cinéma en Corse.

Peux-tu te présenter ?
Laurent Simonpoli, 56 ans, responsable des programmes numériques à France 3 Corse ViaStella. J’ai occupé différentes fonctions au sein de la chaine. J’ai notamment participé à la création et au développement de de ViaStella pendant 10 ans, avant de me consacrer au numérique

A quand remonte ta passion pour le 7ème Art ?
Dès que j’ai été assez grand pour m’asseoir dans un fauteuil de cinéma. La salle de cinéma, le noir, le générique qui commence : pour moi c’est bienvenu dans un monde parfait…

Quel est ton parcours ?
J’ai d’abord été opérateur de prises de vues. J’avais envie de connaitre la technique avant de passer à la réalisation, et je voulais comprendre comment on fabrique des émotions avec l’image. Puis, j’ai écrit un premier court métrage « U Tafonu » et je l’ai réalisé avec mes amis Tzek et Pido dont c’était aussi la première expérience cinéma. Là j’ai compris la différence entre théorie et pratique. Le cinéma c’est magique, mais cette magie nait parfois du chaos.

J’ai fait 4 films
J’ai fait 4 films : « U Tafonu », une comédie fantastique qui traite de la spéculation immobilière ; « Il était une fois dans l’ouest de la Corse », un western parodique inspiré de l’affaire des paillottes. C’était vraiment un bon moment de transposer cette affaire tragi-comique dans l’univers du western, les comédiens jubilaient. Ensuite j’ai réalisé un drame, « Assassins », qui racontait l’histoire d’un assassinat dans le milieu nationaliste. C’était le premier film qui abordait ce thème. Cela me semblait important que le cinéma s’empare de l’histoire contemporaine, la force de la fiction c’est d’aborder l’histoire par l’humain et non par le fait. Ensuite je suis revenu à la comédie avec « Coupez », avec Eric Fraticelli, qui est un film sur les déboires d’un comédien bastiais qui hésite à interpréter un homosexuel.

Tu présentes l’émission « Mèches Courtes » ?
Mèches courtes est une émission qui diffuse du court métrage en première partie de soirée, ce qui est unique en France. Nous avons conçu cette émission avec Paul Rognoni, le producteur, comme un rendez-vous chaleureux entre amis qui aiment le cinéma, dans un décor cossu avec lumière léchée et bonne ambiance. Ce n’est pas un club élitiste, on y parle de tous les cinémas avec tout le monde. On a reçu de nombreux réalisateurs, dont Jean-Jacques Beineix, Pierre Salvadori, Sam Karman, Oscar du meilleur court métrage, Gabriel le Bomin, Catherine Corsini,  Miguel Courtois, des techniciens comme Yves Agostini ou André Rigaut ou encore Didier Lavergne, Oscar du meilleur maquillage pour La Môme.

Trois films incontournables ? 
Le parrain 1, le parrain 2, le parrain 3.

Que penses-tu du cinéma Corse actuel ?
Pour moi il y a 2 sortes de cinéastes en Corse comme ailleurs. Il y a ceux qui font des films et ceux qui font des carrières, j’aime la sincérité des premiers, les seconds ont plus d’entregent que de talent, je ne m’intéresse pas à eux. Je défendrais toujours le fait de faire des films, mais aussi le fait de pouvoir les critiquer c’est un peu ce qui manque en Corse, l’espace critique…

Niveau techniciens et comédiens nous avons un vivier extraordinaire
Il y a un gros problème en France c’est que le cinéma ne s’intéresse pas à ses régions, donc c’est à nous de le faire. Niveau réalisateurs il y a des talents confirmés  et des énergies qui émergent : cinéastes hommes ou femmes qui ancrent leur travail dans leur territoire,  qui explorent l’histoire et la société corse sans concessions et avec une vraie envie de cinéma. Je vais en oublier donc je ne cite personne.  Niveau techniciens et comédiens nous avons un vivier extraordinaire.

Des projets ?
Un film en préparation, mais rien n’est signé donc « acqua in bocca ! »

En savoir plus
Facebook – Laurent Simonpoli
France 3 Via Stella – Mèches Courtes
Interview réalisée par Pauline Biaggi